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Enquête

La nouvelle génération, seul espoir des océans face à la crise du plastique ?

pollution plastique oceans
Association Mare Vivu / Jean-Baptiste Andreani

D’ici 2050, il pourrait bien y avoir plus plastique que de poissons dans l’océan, selon un rapport de la fondation Ellen MacArthur publié en 2016. À l’occasion de la dernière édition de la Monaco Ocean Week, nous avons rencontré deux associations méditerranéennes qui luttent activement contre cette inquiétante pollution.

Tout a commencé par un simple projet d’été, il y a cinq ans. Pierre-Ange Giudicelli, un jeune corse préoccupé par la crise du plastique, a décidé d’organiser avec quelques amis des tours en kayak sur l’Île de beauté, afin de collecter, ici et là, les déchets qui s’amassent le long du littoral. Leur projet de sensibilisation est rapidement devenu une association : Mare Vivu. Son objectif ? Faire avancer la science grâce à une collecte de données sur le terrain. C’est en concevant finalement leur première machine à recycler qu’ils découvrent le pot aux roses : « en France, seul un pour cent des déchets plastiques sont en réalité recyclés pour produire à nouveau ce même matériau », regrette Pierre-Ange Giudicelli.

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Le recyclage sert d’excuse à notre système pour continuer de fabriquer du plastique

L’association corse Mare Vivu est de nouveau lauréate de l’appel à projets lancé par BeMed © Jean-Baptiste Andreani

Le recyclage du plastique, un mythe ?

« Le recyclage sert finalement d’excuse à notre système pour continuer de fabriquer du plastique, car la solution se situe en amont de cette chaîne de production : en réduire notre consommation. » Les macroplastiques causent déjà d’important dégâts en mer Méditerranée tels que l’étranglement ou l’étouffement des mammifères marins, ainsi que l’emmêlement des tortues dans des filets de pêche dérivants. Quant aux microplastiques, ces particules dont la taille varie entre quelques centaines de nanomètres et 5mm, ils s’invitent dans l’appareil digestif des animaux. Autant de crevettes et de poissons qui se retrouvent ensuite dans nos assiettes !

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La semaine dernière, Mare Vivu s’est vue sélectionnée pour la deuxième fois parmi les lauréats de l’appel à projet lancé par Beyond plastic Med (BeMed), une association abritée par la Fondation Prince Albert II de Monaco qui soutient les initiatives méditerranéennes. « Il reste indispensable de travailler avec l’ensemble des pays de la région, dans une dynamique internationale, car de nombreux déchets plastiques que nous collectons sur le littoral corse sont malheureusement amenés par les courants italiens. »

L’espoir ? La nouvelle génération

Mare Vivu sensibilise aujourd’hui de nombreux jeunes dans les écoles et les lycées : « notre levier d’action », résume Pierre-Ange Giudicelli qui souhaite ainsi « apporter toutes les clefs de compréhension à la nouvelle génération ». À Monaco, Berit Legrand reste également persuadée que l’avenir de la planète passera avant tout par l’éducation. La fondatrice de The Animal Fund, une association lancée en 2015, souhaite ainsi partager son engagement pour la protection des océans et des mammifères marins. Ses deux fils viennent d’ailleurs de lancer leur marque de vêtements éco-responsables, R4, dont les collections sont emballées dans un matériau biodégradable que l’on peut facilement dissoudre dans l’eau chaude, contrairement à l’habituel plastique.

La pandémie de la Covid-19 a fait considérablement augmenter notre consommation de plastique

L’association The Animal Fund en pleine collecte de ces déchets qui polluent le littoral © The Animal Fund

Masques, gants ou emballages de plats à emporter : « la pandémie de la Covid-19 a fait considérablement augmenter notre consommation de plastique », s’inquiète Berit Legrand. « Les états devraient sanctionner avec la même efficacité les personnes qui jettent leurs masques par terre que ceux qui ne le portent pas. » Chaque année, ce sont en tout plus de huit millions de tonnes de plastiques qui finissent dans nos océans. La pollution plastique pourrait tripler d’ici 2040.

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