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Portrait

Chris Dhondt : « La mission du Crem, c’est de connecter les gens en Principauté »

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Chris Dhondt / © Manuel Vitali

Le Directeur du Club des Résidents Étrangers de Monaco (Crem) est revenu sur ses quatre premières années à la tête du club, qui permet aux résidents de la Principauté de nouer de nouvelles relations. Rencontre.

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C’est dans le cadre feutré et intime du Crem que son Directeur, Chris Dhondt, nous reçoit. Pourtant, en quittant sa Belgique natale pour s’installer à Monaco, ce résident ne se doutait pas qu’il se retrouverait un jour à la tête de cette institution.

Ingénieur commercial de formation, officiant tour à tour comme conseiller, chef de projet dans la pétrochimie, puis Directeur des Ressources Humaines pour des centrales électriques, Chris Dhondt est arrivé en Principauté sans savoir vers quoi s’orienter : « Le choix de venir à Monaco était personnel. Dans un premier temps, j’ai cherché des postes en adéquation avec mon CV, mais j’ai eu du mal car ici, à Monaco, il y avait beaucoup plus de petites entreprises que de grands groupes. J’ai été au service de l’emploi, qui m’a un jour proposé de devenir Directeur du Crem. »

Un challenge de taille. Outre la différence entre cette fonction et le reste de sa carrière, à l’époque, Chris Dhondt n’avait jamais entendu parler du club.

« Je ne savais même pas ce qu’était « un club privé », raconte-t-il. Après deux jours d’hésitation, j’ai pris cette fonction, qui me permettait de rencontrer de nouvelles personnes à Monaco, alors que j’étais moi-même nouveau. »

Au-delà de la perspective d’étendre son réseau personnel, ce sont la beauté des lieux mais aussi et surtout la rencontre avec la Présidente du club, Louisette Levy Soussan Azzoaglio, qui ont convaincu le résident d’accepter le poste. « Il y a eu directement une certaine connexion entre elle et moi », explique-t-il.

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© Ed Wright

Un havre de paix

Et c’est justement à Louisette Azzoaglio que le club doit sa création, avec l’appui du Prince Albert II. Après avoir longtemps travaillé au Palais Princier, notamment comme assistante particulière de la Princesse Grace pendant les vingt dernières années de sa vie, elle décide, en 2010, de rendre à la Principauté ce qu’elle avait reçu en l’aidant à intégrer tous ses nouveaux arrivants.

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Le Prince Albert II et Louisette Azzoaglio – © Philippe Fitte

Une initiative qui trouve ses origines dans sa propre expérience : « elle m’avait raconté qu’un jour, la Princesse Grace était partie à Paris pour suivre les études de la Princesse Caroline et de la Princesse Stéphanie, explique Chris Dhondt. Louisette les avait accompagnées et même si Paris est une ville magnifique, elle s’est sentie très seule. Elle s’est dit que beaucoup de résidents en Principauté devaient avoir ce même sentiment, c’est la raison pour laquelle elle a voulu créer un club pour les résidents étrangers et les Monégasques. Elle a voulu créer une seconde maison pour les résidents, un endroit où les gens se sentent à l’aise et font de nouvelles rencontres. C’est un petit havre de paix : on met un point d’honneur à accueillir chaque membre de manière personnelle pour qu’il se sente bien. »

Et le pari est plutôt réussi : le Crem compte désormais plus de 500 membres, de tous les continents et de plus de 45 nationalités. En plus du clubhouse, les adhérents peuvent profiter des nombreuses activités proposées : conférences, déjeuners, vernissages, dégustations de vin, trunk shows, visites de musée, soupers, week-ends, cocktails, sorties en bateau ou encore sessions parapente sont régulièrement organisés, avec un rythme d’une à deux activités par semaine.

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Gala de Noël © L. Basile de Carte Blanche Monaco

Et pour Chris Dhondt, l’expérience est plus que satisfaisante : « ça a été une magnifique surprise ! J’ai rencontré des personnes incroyables, qui ont toutes une histoire intéressante à écouter. C’est intéressant de rencontrer tous ces gens de diverses origines, avec leur vécu. La mission du Crem, c’est de connecter les gens en Principauté. Souvent, quand on arrive, on ne connaît pas beaucoup de monde. Et à travers ces quatre années passées ici, j’ai vu des amitiés se créer. »

J’ai reçu un coup de téléphone du Palais pour me dire qu’on aurait une visite du Prince. J’étais très impressionné.

Une grande famille

Parmi toutes ces belles rencontres, une en particulier a bouleversé le résident belge, quelques semaines à peine après sa prise de fonction, en 2018 : « j’ai reçu un coup de téléphone du Palais pour me dire qu’on aurait une visite du Prince. J’étais très impressionné, j’ai demandé comment aborder le Prince, comment l’appeler, de quoi discuter, ce que je pouvais lui servir… L’aide de camp m’avait répondu « monseigneur aime bien la bière. » Et comme je suis belge, je me suis dit que j’allais acheter de la bière belge. Dès que j’ai rencontré le Prince, j’ai découvert une personne très abordable. Je lui ai proposé une bière belge, il m’a répondu « monsieur Dhondt, c’est une bonne idée ! » On s’est retrouvés au bar, à discuter tous les deux. C’était une super expérience ! »

Quatre ans plus tard, le club compte 30% de membres supplémentaires, répondant ainsi à la mission principale que son nouveau Directeur s’était fixée : re-dynamiser le club et le rajeunir. « Le bouche-à-oreille a très bien fonctionné. Mes meilleurs ambassadeurs sont mes membres », explique-t-il.

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© Pierre Fitte

Des membres qui, de ses propres mots, forment désormais une grande famille. En témoignent les dernières crises qui ont secoué la planète : « pendant le covid, on avait des personnes isolées, qui avaient besoin de contact social. Mon équipe a téléphoné à certaines personnes qui étaient enfermées dans leur appartement à Monaco, pour prendre des nouvelles et maintenir le lien. » Bien qu’apolitique, le Crem soutient aussi ses membres russes et ukrainiens, qui souffrent du conflit actuel : « on prend des nouvelles, on écoute, sans prendre position. »

Mais ces crises n’empêchent nullement le club de multiplier les projets. L’endroit devrait faire peau neuve, « tout en conservant son âme », cet été. Pour Chris Dhondt, tous ces challenges ne doivent avoir qu’un but : connecter les résidents.