L’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) largement plébiscitée par les Monégasques
80 % des Monégasques sont en faveur d’une évolution de la législation.
« Etes-vous favorable à une évolution législative rendant légal à Monaco le recours à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) ? » La question ne laisse place à aucune ambiguïté et le résultat encore moins.
Un chiffre qui dépasse les attentes
Parmi les nombreuses thématiques abordées lors de la consultation organisée par le Conseil National, la question de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) a suscité une forte adhésion. Avec 80 % des répondants favorables à une évolution législative, les Monégasques se prononcent massivement en faveur de cette avancée sociétale.
Cette consultation, qui a mobilisé un taux de participation inédit de 38 %, a permis d’explorer les désirs de la population sur divers sujets et de constituer un échantillon représentatif de la population.
Si ce résultat reflète l’évolution des mentalités au sein d’une Principauté où le catholicisme reste religion d’État, les élus ont été surpris par les chiffres. S’ils s’attendaient à « quelque chose dans l’ordre du favorable », ils ne s’attendaient pas à un nombre aussi haut. 66 % des Monégasques sont « tout à fait favorables », 14 % d’entre eux le sont « plutôt ». Seuls 8 % de la population sont opposés à cette évolution quand le reste ne se prononce pas.
« Il est temps que Monaco devienne une ville moderne »
« Je pense que les chiffres sur un plan quantitatif parlent d’eux-mêmes. Mes collègues et moi avons été assez étonnés par ce résultat impressionnant. Il n’y a pas que les jeunes qui sont favorables, il y a aussi la tranche d’âge supérieure », s’est exprimé Béatrice Fresko-Rolfo, présidente de la Commission des Droits de la Famille et de l’Egalité, lors de la conférence de presse de l’annonce des résultats.
Elle explique avoir lu plusieurs commentaires laissés par les répondants, insistant sur un fait « Il est temps que Monaco devienne une ville moderne. » Madame Fresko-Rolfo a par ailleurs confirmé « vouloir travailler sur une proposition de loi respectant les sensibilités de chacun. » « C’est très important ! », a-t-elle précisé.
« L’ampleur nous a surpris. La société évolue avec son temps et le droit doit être son reflet. À un moment donné, il faut prendre ses responsabilités et nous les prendrons de manière mesurée et réfléchie », a commenté, par la suite, Thomas Brezzo, président du Conseil National. Il a ajouté que son groupe allait proposer une loi dans la limite de ce que permet la constitution.