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Récit

On a testé pour vous : un stage de peinture avec Jean-François Gaulthier face à la flore méditerranéenne

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Du 24 au 28 avril, les sept participants au stage peignent dans les jardins les plus prestigieux de Saint-Jean-Cap-Ferrat et de Monaco. © Benjamin Godart pour Monaco Tribune

Aux côtés de l’artiste Jean-François Gaulthier, reconnu pour son travail sur la nature, les apprentis peintres posent leur chevalet dans les jardins les plus prestigieux de Saint-Jean-Cap-Ferrat et de Monaco.

De la Villa Rothschild à Saint-Jean-Cap-Ferrat, jusqu’à la Roseraie Princesse Grâce, en passant par le Jardin Japonais et les Jardins Saint-Martin de Monaco : la promesse d’un cadre idyllique est au rendez-vous pour les disciples du maître Jean-François Gaulthier, également membre du Comité AIAP-Unesco à Monaco !  À l’occasion de la première session du stage – qui se déroule du 24 au 28 avril – la rédaction de Monaco Tribune s’est emparée de ses pinceaux et de sa palette pour vous parler de cette expérience.

10h25. Jean-François Gaulthier improvise une visite pour que ses huit apprentis (dont nous faisons partis) s’imprègnent de l’atmosphère paisible de leur résidence pour la journée, avant de se rendre dans les jardins. À travers les grandes baies du salon au rez-de-chaussée de la Villa Ephrussi, le soleil scintille sur l’eau calme.

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Le groupe arpente les allées des jardins pour trouver le lieu qui les inspire. © Benjamin Godart pour Monaco Tribune

Tandis que nous déambulons dans les allées luxuriantes de la propriété, bordées de rosiers, d’acacias, de bougainvillées, de bambous et autres curiosités végétales, pour choisir l’endroit qui nous inspire, le peintre nous glisse : « La principale difficulté technique, lorsqu’on est en plein air, c’est le travail de la lumière, qui va changer au cours de la journée et remodeler les ombres. »

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Jean-François Gaulthier accompagne ses élèves dans la réalisation de leurs toiles en apportant des nuances de couleurs. © Benjamin Godart pour Monaco Tribune

Premiers coups de pinceau

Sacha Waltraud est une habituée des escapades en nature avec Jean-François Gaulthier. Dernier souvenir marquant en date : un voyage dans les montages de leur terre natale du Tyrol. Avec son groupe de cinq amies, elles disposent même d’une petite galerie dans un village où elles exposent leurs œuvres. Résidente monégasque, Danielle Koch joue quant à elle à domicile et connaît bien les paysages la région. Pour compléter la troupe, Muriel Venditti, suit le travail du peintre depuis des années et s’inspire de son approche du mouvement et de la nature. Rien de surprenant donc à ce que nos premiers coups de pinceau soient beaucoup plus timides et maladroits que ces peintres confirmées. Surtout avec de l’acrylique, qui sèche rapidement en plein soleil.

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Certaines ont apporté leur propre matériel. L’une des participantes utilise un retardateur de séchage. © Benjamin Godart pour Monaco Tribune

« Avec ce type de peinture il faut d’abord s’attacher à composer son cadre, poser les couleurs et les formes, puis fixer la lumière sur la toile tout en se laissant guider par ses émotions, explique le maître peintre. Les différents endroits dans lesquels nous allons nous rendre permettent de travailler sur quatre choses. La Villa Rothschild foisonne de formes et de couleurs, il ne faut pas se noyer dans la richesse des détails. En opposition, le Jardin Japonais de Monaco convoque un univers plus zen et cérébral, tout en lignes et en structures. La végétation sera encore différente aux Jardins du Rocher, avec une flore typiquement méditerranéenne faite de pins et de succulentes. Enfin la Roseraie Princesse Grace permettra de se concentrer sur l’aspect impressionniste du mouvement et de la lumière ».

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Les couleurs sont disposées symétriquement sur la palette afin que les tons soient homogènes et que les couleurs opposées ne se mélangent pas, les verts et bleus d’un côté, les jaunes et rouges de l’autre. © Benjamin Godart pour Monaco Tribune

Surmonter le regard des autres

Notre chevalet russe posé face à la perspective du jardin espagnol de la Villa Ephrussi, les difficultés évoquées par Jean-François Gaulthier se confirment. Entre l’eau turquoise du bassin – « gratté pendant plusieurs jours pour évacuer le calcaire et redonner sa teinte bleutée », comme nous le confie l’un des jardiniers –, la brique rouge du parterre et les arbres sinueux, c’est une explosion de couleurs, de textures et détails architecturaux qu’il est difficile de canaliser sur une toile. 

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© Benjamin Godart pour Monaco Tribune

Autre étape à surmonter : le regard des visiteurs qui viennent se glisser dans le dos pour constater le travail accompli. Peu convaincant en ce qui nous concerne… Mais pour le peintre l’essentiel est ailleurs : « La peinture est un échange, j’apprends aussi avec mes élèves. Il faut se laisser guider par ses émotions, ressentir les choses, s’immerger pleinement dans ce qu’on cherche à représenter. Cela résonne toujours différemment d’une personne à l’autre », philosophe Jean-François Gaulthier. 

En passant derrière notre toile, un enfant d’une dizaine d’année, rempli de sincérité, s’exclame « Bravo, c’est magnifique », avant de repartir sans un bruit. Un peu de baume au cœur, nous avons retenu la leçon du maître.

Une exposition des œuvres réalisées aura lieu les 1er et 2 mai au Comité AIAP-Unesco à Monaco, avec un vernissage le 30 avril à 18h.

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Le foisonnement d’éléments visuels donne du fil à retordre à notre journaliste. © Monaco Tribune