Monaco et la France renforcent leur alliance pour préserver l’Océan

À l’occasion de la Journée mondiale de l’Océan, la Principauté et la France ont signé le 8 juin une déclaration commune pour renforcer leur engagement en faveur de la protection des mers.
Cet acte a été adopté à Monaco, dans le cadre de la visite d’État du président Emmanuel Macron, juste avant la Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC3), qui se tient à Nice.
Le Prince Albert II et Emmanuel Macron ont rappelé l’importance de l’Océan comme régulateur du climat et réservoir de biodiversité. Les deux pays veulent jouer un rôle moteur dans les négociations internationales. La déclaration insiste sur l’urgence de préserver les écosystèmes marins face aux pressions du changement climatique et de la pollution.

Monaco et la France soutiennent un futur plan d’action international qui sera présenté lors de l’UNOC3. Ce plan vise à lutter contre la pollution, restaurer les écosystèmes côtiers, renforcer la lutte contre la pêche illégale et réduire l’acidification des océans.
Les 7 et 8 juin, le Forum Blue Economy and Finance s’est tenu au Grimaldi Forum. Il a réuni acteurs publics, entreprises et banques autour d’un objectif, à savoir financer des projets durables liés à l’océan. Une déclaration commune de plusieurs banques publiques a été signée, représentant cinq milliards de dollars d’investissements annuels dans l’économie bleue.


Monaco a été le premier pays d’Europe à ratifier, en mai 2024, l’accord BBNJ (Marine Biodiversity of Areas Beyond National Jurisdiction) sur la protection de la haute mer. La France l’a suivi en février 2025. Les deux pays appellent à une ratification rapide par 60 États pour permettre l’entrée en vigueur du traité. « La France et Monaco participeront à un programme d’observation et d’exploration scientifique de l’océan qui aura pour objectif de collecter des données nouvelles pour consolider la connaissance très lacunaire de la biodiversité marine » précise la déclaration.
Les deux pays expriment de vives inquiétudes concernant les risques environnementaux liés aux projets miniers dans les grands fonds marins et reconnaissent « la nécessité d’une approche de précaution pour l’exploitation des ressources minérales dans la zone internationale des fonds marins ». Ils appellent à un encadrement strict par l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM). Monaco et la France plaident en faveur d’une « pause de précaution » sur l’exploitation des ressources minières des fonds marins.
Objectif 30 % d’aires marines protégées d’ici 2030
La France et Monaco ont réaffirmé leur volonté de protéger au moins 30 % des océans d’ici 2030 « à travers la création d’Aires Marines Protégées (AMP) écologiquement représentatives et fonctionnant de manière intégrée, en réseau. La mise en œuvre de mécanismes de conservation, de gestion et de financement effectifs de ces AMP est essentielle », indique la déclaration.
En Méditerranée, Monaco et la France encouragent le déploiement des activités du MedFund, lancé il y a dix ans par la France, Monaco, la Tunisie et la Fondation Prince Albert II de Monaco. Les deux pays misent notamment sur le sanctuaire Pelagos, partagé avec l’Italie, pour préserver les mammifères marins.
La déclaration met en avant le rôle de la science pour améliorer la compréhension des écosystèmes marins. Des partenariats comme l’Accord Ramoge ou les travaux du Centre scientifique de Monaco sont au cœur de cette dynamique. Un nouveau projet international, l’IPOS (Panel international sur la durabilité de l’océan), devrait aussi voir le jour.
La France et Monaco appellent à un traité mondial contre la pollution plastique et soutiennent un mécanisme financier pour aider les pays les plus exposés. Les deux États veulent également renforcer la lutte contre la pêche illégale et les engins de pêche abandonnés.
Enfin, la déclaration insiste sur le rôle que peut jouer l’Intelligence Artificielle dans la surveillance des océans. Mais elle appelle à un développement responsable, qui prenne en compte son impact environnemental : « la France et Monaco entendent prendre en compte l’empreinte environnementale de l’IA, notamment sa consommation d’énergie et son émission de gaz à effet de serre, qui contribuent au réchauffement de l’Océan, l’acidification et la dégradation des écosystèmes marins. »