Un détenu détruit sa cellule et prend un mois de prison supplémentaire

Escorté par les policiers, menotté, un homme né en 1991 en Roumanie a comparu ce mardi 24 juin devant le tribunal correctionnel de Monaco.
Sans profession et domicilié en Roumanie, il est actuellement détenu à la prison de Monaco. Il est jugé pour avoir volontairement dégradé sa cellule le 8 janvier 2025.
Incarcéré au mois de mars, il avait d’abord été placé seul en cellule avant d’être transféré dans le quartier général de la prison. À son arrivée dans une cellule partagée, il s’est mis à jeter des chaises et à endommager gravement le réfrigérateur ainsi que la télévision. Les policiers intervenus sur place constatent que la cellule est complètement saccagée. L’homme refuse alors de leur adresser la parole.
À la barre, il reconnaît les faits et présente ses excuses : « Je m’excuse de ce qui s’est passé, je suis en prison depuis 2016. En ce moment c’est compliqué, j’étais en colère ». Il explique avoir mal vécu le fait d’être placé avec un autre détenu : « Je ne pouvais pas accepter, je sais que ce n’est pas bien ce que j’ai fait ». Il ajoute : « Je ne voulais pas être avec un autre détenu que je ne connaissais pas. »
Le tribunal lui rappelle qu’il aurait dû sortir douze jours plus tôt, mais que son comportement a retardé sa libération. Huit sanctions disciplinaires ont été enregistrées dans son dossier en deux ans et demi. Le président lui explique : « Si vous vous étiez tenu correctement, vous seriez déjà sorti » et ajoute : « Parce que vous n’êtes pas content, vous aggravez votre cas. Vous pouvez encore partir en prison. Vous n’êtes pas à l’hôtel, vous êtes en détention ». Le détenu répond : « C’est dur, je ne suis pas une personne qui fait des bêtises sans raison ». Concernant les dommages causés, il indique avoir remboursé la télévision et le réfrigérateur, avec l’argent gagné en détention.
Le procureur souligne que le détenu reconnaît les faits, mais qu’il a « pété un câble ». Il rappelle notamment que la prison de Monaco donne accès à une ertain confort et qu’elle a une double vocation, à la fois maison d’arrêt et centre de détention et que pour ces raisons, la Principauté manque de places. Le procureur justifie également la présence d’un autre détenu dans la cellule, en expliquant que pour des raisons psychologiques, il n’est pas souhaitable de laisser un détenu seul en cellule. Il requiert un mois de prison ferme au vu de l’importance du casier judiciaire.
Un mois ferme supplémentaire
Sans avocat pour assurer sa défense, le prévenu s’adresse une dernière fois au tribunal : « Je m’excuse pour tout ce que j’ai fait, s’il vous plaît, j’ai besoin de revoir ma famille » en espèrant une peine clémente.
Après en avoir délibéré, le tribunal le reconnaît coupable de l’ensemble des faits et le condamne à un mois d’emprisonnement ferme.