À la COP30 de Belém, le Prince Albert II alerte sur les menaces pesant sur la science climatique
Le Souverain a prononcé un discours marquant lors du sommet des dirigeants, défendant la rigueur scientifique face aux dérives idéologiques qui fragilisent l’action climatique mondiale.
La trentième Conférence des Nations Unies sur le climat s’est ouverte jeudi 6 novembre à Belém, ville amazonienne du Brésil, sous les auspices du diplomate brésilien André Corrêa do Lago. Une trentaine de chefs d’État ont fait le déplacement dans cette cité tropicale pour un sommet préalable à la conférence officielle, qui se poursuit jusqu’au 21 novembre. Dix ans après l’accord de Paris, l’atmosphère demeure sombre : António Guterres, secrétaire général de l’ONU, a reconnu l’échec de la limitation du réchauffement à 1,5°C, qui s’élève aujourd’hui à près de 2,5°C. « La fenêtre d’opportunité d’action se ferme rapidement », a pour sa part mis en garde le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, en ouverture du sommet.
La défense de l’intégrité scientifique
Dans son allocution devant l’assemblée composée de dirigeants mondiaux, des scientifiques, des organisations non gouvernementales ainsi que des représentants de la société civile, le Prince Albert II a dénoncé avec force les attaques croissantes contre les données climatiques. « La science se trouve aujourd’hui confrontée au péril de l’idéologie et du relativisme alors même qu’elle n’a jamais été si sûre, si accessible, si claire », a-t-il déclaré, rejoignant le président français Emmanuel Macron qui appelait simultanément à « choisir la science face à l’idéologie ».
Le message monégasque souligne une préoccupation partagée : l’humanité franchit année après année les limites planétaires tandis que certains acteurs remettent en question les consensus scientifiques. « La Cour internationale de justice et le Tribunal international du droit de la mer ont récemment tous les deux établi un lien clair entre nos activités anthropiques, les bouleversements que connaît le climat et la responsabilité qui pèse sur nos États », a alerté le Souverain monégasque en appelant à faire de la COP30 une étape décisive.
Forêts et océans au cœur des débats
Au-delà de son discours inaugural, le Prince a pris part à une table ronde consacrée aux forêts et aux océans, coprésidée par le président brésilien Lula da Silva. Cette session s’inscrit dans les priorités de la COP30 : évaluer les nouvelles contributions nationales, examiner les engagements financiers de la COP29 et maintenir l’objectif d’un réchauffement limité. Pour Monaco, ce déplacement prolonge un engagement environnemental de longue date, porté notamment par la Fondation Prince Albert II.







