Publicité »
Publicité »
Récit

Swimrun : quand course et natation ne font plus qu’un entre terre et mer

Swimrun-Monaco
Le Swimrun, une activité en plein essor © DR

Né d’un pari entre amis en Suède il y a une vingtaine d’années, le swimrun a désormais conquis la Principauté, grâce à une association dynamique en plein essor et qui multiplie les initiatives à tous les niveaux.

Si le swimrun reste encore méconnu du grand public, cette discipline d’endurance gagne progressivement du terrain sur la Riviera. Contrairement au triathlon, les compétiteurs enchaînent course à pied et natation sans transition, sans changement d’équipement, par équipes de deux. Combinaison néoprène, chaussures, bouée de traction et plaquettes accompagnent les athlètes du départ à l’arrivée, sur terre comme en mer.

Tout commence en 2002, dans l’archipel de la capitale Stockholm. Quatre amis se lancent un défi après une soirée arrosée : rallier deux îles distantes de 75 kilomètres par tous les moyens possibles, dans un environnement assez sauvage, voire hostile, et où l’eau est plutôt fraîche. Cette aventure, longue de 26 heures, donnera naissance à ÖTILLÖ, qui signifie d’île en île en suédois, la première compétition officielle organisée quatre ans plus tard en 2006 par Michael Lemmel et Mattehw Scott. Considérée comme l’une des courses d’endurance les plus difficiles au monde, elle reste la référence internationale du swimrun.

Une association monégasque en pleine expansion

Fondée il y a trois ans en 2022, Swimrun Monaco compte aujourd’hui une vingtaine de membres et s’est donnée pour mission de rendre ce sport accessible à tous. Des parcours pour organiser une course dans Monaco sont encore à l’étude pour mettre en lumière cette discipline. Sophie Bufton, secrétaire générale et cofondatrice, Bruno Carbonne, vice-président, ainsi que Pierrick Soleriou et PJ Heslin encadrent les sorties régulières organisées le long des côtes les plus spectaculaires de la région azuréenne.

« Nous nous intéressons aussi bien au haut niveau qu’à celles et ceux qui n’en ont jamais fait. Il suffit de savoir nager et courir pour faire du swimrun. C’est quelque chose qui nous a tellement apporté par son côté aventureux, qu’on a voulu permettre aux autres d’y accéder », comme l’explique Bruno Carbonne pour Monaco Tribune.

Bruno Carbonne (au centre) et Sophie Bufton (à droite) © DR

Les sessions se déroulent à la plage du Larvotto, le long du Cap-Martin, à Saint-Jean-Cap-Ferrat, à l’Île d’Or dans l’Estérel, ou encore au lac de Saint-Cassien pendant l’été. L’association propose désormais quatre niveaux de pratique, du débutant découvrant le sport pour la première fois justement, aux compétiteurs confirmés. Le format d’initiation permet aux nouveaux venus de progresser graduellement, commençant sans équipement avant d’ajouter progressivement pagaies, bouées et combinaisons. Les participants apprennent à nager en binôme, alternant à la fois les rôles de leader et de suiveur.

« Mieux comprendre l’état de la mer »

« On essaie de faire trois ou quatre sorties par mois, un peu plus l’été. À chaque fois, on trouve de nouveaux passages secrets. Cela nous permet de mieux comprendre l’état de la mer, la qualité de l’eau, les espèces maritimes comme les poissons par exemple », nous précise Sophie Bufton. « D’autre part, on explore les lacs, car beaucoup de courses se déroulent dans ces endroits », ajoute-t-elle.

Membre de la Fédération Monégasque de Triathlon, Swimrun Monaco bénéficie d’un partenariat avec le Monaco Triathlon Club. Les adhérents accèdent aux séances d’entraînement hebdomadaires dispensées par l’entraîneur Mehdi Zioani au stade Louis-II pour la course et la natation hivernale, ainsi qu’au stade nautique Rainier III au Port Hercule durant l’été. Cette collaboration offre un encadrement professionnel permettant aux pratiquants de tous niveaux de développer leurs compétences dans chaque discipline de façon structurée et sécurisée.

Les membres de l’association se distinguent déjà sur les circuits régional et international. Lors du Swimrun Côte d’Azur, Pascal a décroché la troisième place en catégorie Solo Hommes M, tandis qu’Armand terminait deuxième en Solo Hommes L, finale de la MySwimrun World Championship Series. À ÖTILLÖ Cannes, Pierrick et son coéquipier ont remporté la première place de la Team Spirit Race. Au-delà de la performance, Swimrun Monaco promeut une reconnexion avec l’environnement côtier. Pierre Frolla, quadruple champion du monde d’apnée, occupe le poste de président d’honneur et a initié Sophie Bufton et Bruno Carbonne à cette pratique.

Des figures monégasques à l’honneur

L’association a également lancé l’été dernier un programme destiné aux enfants, sous forme de chasses au trésor combinant parcours swimrun et énigmes. 16 participants âgés de 5 à 14 ans ont découvert le sport à travers des formats ludiques où se mêlent l’esprit d’équipe et la résolution de problèmes. Les combinaisons d’équipe 2025, dessinées par Sophie Bufton, rendent hommage à trois icônes du sport monégasque : Pierre Frolla, Charles Leclerc et Hervé Banti, premier triathlète monégasque aux Jeux Olympiques. L’association s’appuie sur une dizaine de partenaires locaux issus de secteurs variés, de l’automobile au yachting en passant par l’immobilier et la gastronomie.

Sophie Bufton et Bruno Carbonne espèrent élargir leur communauté et que leur discipline soit reconnue et pratiqué par plus de monde. L’engouement existe donc pour permettre au swimrun de continuer à grandir, dans un esprit de partage et de solidarité.