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Visite guidée du nouveau CHPG : dans les coulisses du chantier de l’hôpital de Monaco

Le nouveau bâtiment du CHPG se dresse face à la mer habillé de plusieurs brise-soleils à la forme ondulatoire © Benjamin Godart - Monaco Tribune
Le nouveau bâtiment du CHPG se dresse face à la mer habillé de plusieurs brise-soleils à la forme ondulatoire © Benjamin Godart - Monaco Tribune

À quelques mois de sa mise en service courant 2026, le nouveau bâtiment du Centre Hospitalier Princesse Grace se dévoile. Enfilez votre gilet jaune de sécurité, votre casque et vos chaussures de sécurité : visite commentée par l’architecte Vincent Chaigneau, de l’entreprise AIA Life Designers.

Sur le parvis : une « robe haute couture » face à la mer

Depuis le belvédère, la façade ondulante du nouveau CHPG impressionne. Ces brise-soleil, fixes et mobiles, habillent le bâtiment de dix étages comme « une robe haute couture, en référence à la Princesse Grace et à l’élégance monégasque », décrit Vincent Chaigneau. L’architecte a voulu évoquer « un voilage ondulant dans le vent », entre mer et falaise, qui se retrouve dans l’aspect intérieur des pièces.

Le défi était colossal : construire un hôpital sur un terrain exigu, en zone sismique. L’avenue Pasteur a été déviée pour dégager l’espace nécessaire. Résultat : une structure béton « plus que doublée par rapport à un hôpital normal, avec un radier (une dalle de fondation, ndlr) d’un mètre dix d’épaisseur », précise Patrick Hardy directeur des travaux du CHPG chez AIA Life Designers. Tous les réseaux sont doublés pour garantir la continuité de service en cas de séisme.

© Benjamin Godart - Monaco Tribune
© Benjamin Godart – Monaco Tribune

Le hall : l’accueil d’un palace

À l’intérieur, le hall frappe par son ampleur. Des îlots aux formes courbes accueillent cafétéria, points d’information et espaces de repos. « Voûtes et courbures adoucissent l’atmosphère, faisant oublier qu’on entre dans un hôpital. On est dans le hall premium d’un grand hôtel », assume l’architecte qui se réclame de l’influence des codes de l’hôtellerie.

Dans les étages aussi, l’attention portée aux soignants est manifeste. Espaces de détente, tisaneries, zones réservées : le CHPG revendique un environnement qualitatif pour ses équipes.

Les couloirs : bleu mer, vert terre

Pour s’orienter dans ce bâtiment labyrinthique, un code couleur simple, mais utile aussi bien pour les patients que pour le personnel hospitalier : bleu côté mer, vert côté terre. « Ça paraît tout bête, mais même sans voir la lumière du jour, on sait toujours où l’on se trouve en regardant au mur », explique l’architecte d’AIA Life Designers.

Les salles d’opération : lumière naturelle et modularité

Fait rare en milieu hospitalier : les blocs opératoires bénéficient de vues sur l’extérieur. Les murs, revêtus de panneaux de stratifié compact, se distinguent des solutions traditionnelles. « On a choisi un autre principe que celui de peinture, de plâtre ou de PVC comme dans c’est le cas dans d’autres hôpitaux. Ce matériau permet un nettoyage beaucoup plus simple », explique l’architecte.

Un des 14 blocs opératoires dernier cri qui sera complété par le matériel des équipes de l'hôpital © Benjamin Godart - Monaco Tribune
Un des 14 blocs opératoires dernier cri qui sera complété par le matériel des équipes de l’hôpital © Benjamin Godart – Monaco Tribune

La modularité constitue l’autre innovation. Les panneaux peuvent accueillir de nouveaux équipements sans travaux lourds. « On ne casse pas l’intégralité du mur, on prend juste un panneau, on l’équipe ailleurs et on vient le brancher. On risque moins de compromettre l’asepsie des salles et on reprend l’activité normale plus rapidement », détaille-t-il.
Juste au-dessus, la stérilisation fonctionne en circuit court grâce à des monte-charges dédiés (un propre, un sale) qui assurent le va-et-vient du matériel avec les blocs.

Les espaces ambulatoires : six patients sous un même regard

Dans les espaces d’hôpital de jour, le défi est double : permettre au personnel médical une surveillance immédiate, tout en préservant l’intimité des patients. Les vingt-quatre « cocoons » de soins intensifs offrent chacun une vue sur la mer. Depuis l’îlot central de chaque « ruche », le personnel surveille six patients simultanément.

Des vitrophanies en forme de voilage vont être installées pour préserver l’intimité. L’éclairage, modulable, passe d’une ambiance feutrée à une lumière opératoire en un instant en cas d’intervention nécessaire. « Tous les fonds des panneaux en bois ont aussi reçu un traitement acoustique », explique Florent Boiselle, directeur de l’entreprise de menuiserie Rossi, qui a confectionné toutes les boiseries.

Les chambres face au large

Compactes mais lumineuses, les chambres de 13 mètres carrés disposent de châssis vitrés « immenses » qui cadrent la Méditerranée. La tête de lit évoque une vague, le luminaire reprend les courbes du vent, les plans des vasques ont été dessinés sur mesure pour en adoucir les lignes. « On tente de minimiser les raisons pour lesquelles les personnes se rendent à l’hôpital », confie Vincent Chaigneau avant de préciser que l’avantage de cette architecture extérieure est aussi de masquer les éléments techniques, notamment les cables, et infrastructures du traitement de l’air.

Une chambre type © Benjamin Godart - Monaco Tribune
Le CHPG abritera 230 lits © Benjamin Godart – Monaco Tribune