Portrait

Natasha Frost-Savio : le visage de la détermination derrière Pink Ribbon 

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Natasha Frost-Savio au Casino de Monte-Carlo, lors du gala de Pink Ribbon © Sébastien Arsi

L’association de lutte contre le cancer du sein est devenue un modèle à Monaco. Dans les coulisses de Pink Ribbon se cache pourtant une femme sensible, au grand cœur.

Travailleuse, courageuse et spontanée. À 51 ans, Natasha est fière de la femme qu’elle est devenue. « Il y a parfois des moments où je ressens le syndrome de l’imposteur, je me demande comment j’en suis arrivée là. Mais, quand je regarde tout ce que j’ai réussi à accomplir avec de la détermination, je suis très heureuse », dévoile-t-elle, assez pensive. Issue d’une famille recomposée, elle passe son enfance entre Londres, Monaco et Los Angeles. Altruiste depuis petite, aider son prochain a toujours fait partie de son vocabulaire.

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C’est lorsqu’elle déménage en Californie pour poursuivre ses études que cette charité se développe encore plus. Du service communautaire aux marches de sensibilisations, ses yeux pétillent devant la bienveillance qu’elle admire entre les femmes américaines : « Là-bas, les gens se battaient ensemble pour la même cause. Il fallait que je ramène ce sentiment de fraternité et de solidarité féminine chez moi, à Monaco ». Dès son retour dans la Principauté, plus de doute, la jeune femme a trouvé sa vocation.

Une personnalité surprenante

Avant Pink Ribbon, une première passion a longtemps bercé le quotidien de Natasha. Les boissons. À côté de ses projets humanitaires, c’est derrière le bar que la jeune femme se fait de l’argent de poche. Serveuse aux premières années du Stars and Bars aux cotés de Kate Powers, le monde de la fête prend petit à petit une grande place dans sa vie. Un univers parfait pour Natasha, dont l’énergie ne manque pas.

Pourtant un jour, sa vie nocturne ne lui suffit plus. Elle passe du service à la création. « Nous avons été le cerveau de la brasserie artisanale Blue Coast à Nice, qui existe encore aujourd’hui. J’ai aussi eu l’honneur de collaborer avec le pilote automobile Valtteri Bottas dans ce domaine », se réjouit la résidente cap-d’ailloise, sourire aux lèvres.

Une persévérance synonyme d’un caractère bien trempé : « Si je devais revenir en arrière, peut-être que j’aurais été un peu plus douce, je regrette parfois de ne pas avoir été moins intransigeante avec les autres dans ma jeunesse ».  Rigide mais affective, la fondatrice de Pink Ribbon ne passe pas inaperçue.

Natasha Frost-Savio, aux côtés du Prince Albert II, à la traditionnelle marche caritative du Pink Ribbon Monaco Walk 2024 © Monaco Info

Le ruban rose, au goût monégasque

Baignée dans une famille moderne et progressiste, Natasha a toujours voulu changer le monde. C’est certain, si elle avait une baguette magique, elle l’utiliserait à bon escient. Affectée par le cancer du sein de sa grand-mère, pour elle, la maladie « touche tout le monde ». C’est en constatant le manque d’information nécessaire sur celle-ci, que son envie de développer la prévention du cancer, commence à naître. « Il y avait de quoi guérir, mais rien sur la sensibilisation précoce », se désole-t-elle. « Une fois par an, je vais faire un frottis. Une fois par an, je vais faire un test… Ça doit être spontané, ça doit devenir un réflexe chez toutes les femmes », continue-t-elle.

Son objectif devient alors de briser les tabous, et faire disparaître la peur du dépistage, qu’elle considère trop systématique, de nos jours. Une mission qui lui tient à cœur dans le lieu le plus important de sa vie : « Je voulais mettre en œuvre ce que j’avais appris aux États-Unis, et Monaco est le meilleur endroit pour ce genre d’action. Ici, toutes les communautés du monde se rassemblent. C’est ça que je trouve beau ».

Une âme sensible malgré sa bonne humeur

Comme tout humain, Natasha a déjà surmonté des épreuves difficiles. Parfois, l’optimisme laisse place à la remise en cause et au découragement. « Certains moments sont éprouvants. Les personnes me confient leurs combats et c’est assez difficile à entendre… », soupire-t-elle. Des situations face auxquelles la résidente cap-d’ailloise se sent souvent impuissante : « Je veux toujours faire plus. Mais je ne suis pas compétente pour soigner les gens. Je me contente seulement de les rediriger, mais l’empathie prend de temps en temps le dessus ».

Une rencontre a pourtant changé sa vision des choses, lors de son invitation à représenter la Principauté aux Nations Unis, à New York. Celle de l’athlète jamaïcaine Novlene Williams-Mills. « Des fois, vous rencontrez des gens qui ont une aura particulière. Cette fille m’a inspirée, elle avait ce truc qui remontait le cœur », se rappelle-t-elle. « Je suis partie d’un moment de découragement total à ce moment où je veux faire plus », continue-t-elle. Depuis ce jour, Natasha n’a plus jamais voulu abandonner. Entre collectes de fonds et marches de sensibilisations, plus rien ne peut l’arrêter. « Lorsque j’ai revu une personne très malade des années après et qu’elle était aujourd’hui en bonne santé, c’était génial. Désormais, je me dis toujours que si on se prend une porte, c’est qu’une autre va bientôt s’ouvrir à nous », déclare-t-elle en souriant. Après l’annonce de la nouvelle Présidente d’honneur, qui n’est autre que la Princesse Charlène, quelques jours avant le succès du gala réalisé au Casino de Monte-Carlo le 2 février dernier et de sa vente aux enchères, l’année de Pink Ribbon Monaco promet de belles choses.

Une chose est sûre : l’espoir ne quittera jamais Natasha.