« Nous ne nous sentons pas accomplis » : la Roca Team prête à conquérir Abu Dhabi

À la veille de leur envol vers le Final Four d’Euroleague, l’AS Monaco Basket affiche une détermination tranquille mais implacable, ancrée dans l’expérience de 2023 et portée par l’ambition de marquer définitivement l’histoire du basket européen.
La salle Gaston Médecin résonnait lundi d’une énergie particulière, mêlant sérénité et intensité. Qualifiée in extremis contre Barcelone, l’AS Monaco Basket s’apprête à disputer le Final Four d’Euroleague pour la seconde fois de son histoire, avec la revanche comme moteur. « Nous partageons tous l’opinion que nous ne nous sentons pas accomplis. Nous avons simplement gagné l’opportunité de faire quelque chose de plus grand et réel, » a déclaré Oleksiy Efimov, manager général du club, donnant le ton d’une conférence de presse où l’ambition n’a d’égale que l’humilité.
Ce sentiment est d’autant plus palpable que le destin replace l’Olympiacos sur la route des Monégasques, deux ans après une défaite douloureuse à Kaunas. « Un peu ce sentiment de revanche d’il y a deux ans, » confirme Matthew Strazel, rappelant que le club n’est « qu’à deux victoires du plus grand titre de l’histoire du club. »
L’expérience comme arme secrète
Cette confrontation prend une dimension particulière pour Vassilis Spanoulis, légende de l’Olympiacos devenu coach de la Roca Team. « L’amour de tous là-bas est indéniable, dans les deux sens. Cela ne changera jamais car c’est une partie de ma vie. Mais je suis coach de Monaco, et je représenterai Monaco, » affirme-t-il avec détermination, comparant même l’affrontement à venir à une partie contre son propre fils : « Si je joue au ping-pong contre mon fils et que je gagne, s’il pleure, je lui dirai que gagner et perdre fait partie du jeu. »
La force mentale est au cœur du discours de Spanoulis, qui assume pleinement la pression inhérente à ce niveau de compétition : « J’aime la pression. La pression a fait de moi le joueur que j’étais, et la pression fera de moi le coach que je serai. »
L’équipe pourra également compter sur l’apport de joueurs d’expérience comme Daniel Theis, champion du monde avec l’Allemagne. « C’est un grand caractère, c’est un gagnant, il ne se soucie pas des statistiques, il se soucie seulement de gagner, » souligne le coach.
Off to Abu Dhabi ✈️🧳#RocaTeam #F4GLORY pic.twitter.com/31YgGaHZhP
— AS Monaco Basket 🇲🇨 (@ASMonaco_Basket) May 20, 2025
Une ambition collective et un président omniprésent
Si cette qualification s’inscrit dans une impressionnante série de quatre apparitions consécutives en playoffs d’Euroleague, l’équipe voit plus loin. « Notre objectif principal était de montrer de la constance. C’est notre quatrième saison en Euroleague, notre quatrième apparition en playoffs, » rappelle Efimov, conscient que l’AS Monaco Basket a déjà marqué l’histoire du basket français.
Le président Alekszej Fedoricsev accompagne l’équipe dans l’avion ce mardi matin vers Abu Dhabi. Sur les réseaux sociaux, il a partagé ses impressions avant ce départ crucial : « Tout le monde sait à quel point le chemin vers le Final Four est difficile; il exige beaucoup de la part de chaque membre de l’organisation. Je suis fier de la façon dont nous avons relevé tous les défis ensemble. »
Cette philosophie fait écho aux propos tenus lors de la conférence : « Même si nous ressentons un sentiment d’accomplissement, nous ne voyons pas le ticket pour Abu Dhabi comme une fin en soi, mais comme une opportunité d’aller chercher quelque chose d’encore plus grand. »
« Quand je suis près du banc, c’est parce que je veux que chaque joueur et chaque entraîneur se sente soutenu, » avait récemment confié Alekszej Fedoricsev, illustrant cette philosophie de proximité qui caractérise le club.
La Roca Team s’envole donc vers ce Final Four inédit organisé hors d’Europe avec l’ambition claire d’offrir au basket français son premier titre en Euroleague, propulsée par une mentalité que Matthew Strazel résume parfaitement : « On veut vraiment aller là-bas faire quelque chose d’intéressant. On y va confiant avec une mentalité d’underdog. »
Le rendez-vous est pris pour vendredi, 20h, face à l’Olympiacos. L’heure de l’histoire a sonné.