« J’ai plus d’attentes avec mes résultats » : Lisa Pou se confie après une année exceptionnelle
L’été dernier, elle a offert à la Principauté sa toute première médaille mondiale en natation. Pour Monaco Tribune, Lisa Pou nous dresse le bilan de cette année 2025 et se projette sur les prochaines échéances.
Lisa Pou a écrit l’histoire ! Médaillée de bronze aux championnats du monde à Singapour sur le 10 km en eau libre, la nageuse de 26 ans, licenciée au club omnisports de l’AS Monaco, entend surfer sur cette dynamique pour atteindre de nouveaux objectifs l’année prochaine, avec notamment les championnats d’Europe à Paris l’été prochain.
Vous avez décroché le bronze aux mondiaux il y a quelques mois. Racontez-nous ce moment.
C’était inattendu dans le sens où l’eau était chaude, à 31 degrés. Je suis une nageuse d’eau froide et la température idéale, c’est 19 degrés. J’étais quand même étonnée mais en même temps, je travaille depuis des années pour remporter une médaille, pour monter sur le podium donc je suis très contente d’avoir réalisé cette performance.
Comment avez-vous abordé cette préparation ?
Je sortais de deux mois compliqués et j’étais en train de remonter la pente. Je me sentais plus confiante pendant le stage d’adaptation. Je suis allée en Thaïlande pendant deux semaines pour m’adapter à la chaleur et au taux d’humidité très important là-bas dans le but d’être performante à 100%. C’est la raison pour laquelle il a donc fallu préparer en amont les circonstances de la course pour faire face à ces conditions.
Vous avez participé aux Jeux Olympiques de Paris 2024 après votre qualification aux championnats du monde à Doha au Qatar. Quel effet ressent-on lorsqu’on dispute une Olympiade ?
C’était particulier. Nager dans la Seine, c’est quand même assez historique. Malheureusement, cela n’a pas été bénéfique pou moi. Je n’en garde pas un bon souvenir, mais je retiens davantage les moments partagés en équipe. Sans elle, on n’accomplit rien. C’est important de créer une bonne dynamique au sein de l’équipe pour performer. Avoir ma famille à mes côtés compte aussi. Elle me porte et savoir qu’elle était présente signifiait beaucoup.
« Ma détermination me pousse »
Quelle est votre motivation pour atteindre un objectif ?
Ce qui me pousse, c’est ma détermination. Avoir un objectif me permet d’avancer. Si vous avez quelque chose en tête, vous allez vous donner les moyens pour y parvenir. Je pense que c’est important de l’inculquer aux jeunes assez tôt, autrement cela devient compliqué. C’est un sport assez ingrat, d’où le manque de motivation parfois. Mais cela n’est pas grave. Comme je le disais, être déterminé vous permet de réussir.
Votre père Michel était un ancien nageur et vous entraîne depuis votre adolescence. Comment parvenez-vous à dissocier l’aspect familial et professionnel ?
C’est nécessaire de faire la part des choses. C’est mon point de vue et le sien aussi. Je ne pense pas que cela soit raisonnable de tout mélanger. Il m’entraînait déjà avant mon arrivée à Monaco. La distinction s’est faite naturellement.

« Sortir de ma zone de confort »
Êtes-vous devenue plus exigeante après l’obtention de votre médaille à Singapour ?
Je dirais qu’il y a plus d’attentes. Si je n’avais pas eu ce résultat décevant à Paris, je n’aurais pas eu cette médaille à Singapour parce que l’une de mes forces, c’est d’être au plus bas pour mieux remonter la pente. Je suis à l’aise avec ça. Cela n’est pas forcément agréable, mais disons que c’est plus simple pour moi. Le fait d’être en forme en ce moment est nouveau et je ne sais pas comment bien gérer cette situation. J’ai un peu plus d’attentes avec mes résultats. J’ai l’impression qu’il y a eu comme un déclic. Je me suis dit que j’en étais capable et je suis heureuse que cela ait fonctionné.
Quelles sont les prochaines échéances ?
Il y aura les championnats d’Europe à Paris en août prochain qui se dérouleront dans la Seine. Je vais faire en sorte d’obtenir le meilleur résultat possible. Il y aura une forte concurrence. Ce sera une année test dans le sens où c’est la dernière pour tenter de nouvelles choses. Je suis partie quelques semaines en Suède pour voir d’autres façons de s’entraîner, découvrir de nouvelle méthodes, différentes de celles de Michel ou d’autres entraîneurs français. J’ai toujours eu cette nécessité de sortir de ma zone de confort. On verra si cela aboutira mais sur le long terme, je crois que cela peut devenir bénéfique.











