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Enquête

Comment les joueurs de l’AS Monaco gèrent-ils la crise du coronavirus ?

AS Monaco
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Privés d’entraînement depuis presque un mois, les hommes de Robert Moreno n’ont pas d’autres choix que de maintenir la forme chez eux, en respectant minutieusement les séances individualisées prodiguées par le préparateur physique de l’AS Monaco, Juanjo Del Ojo. Cesc Fabregas, Tiémoué Bakayoko, Keïta Baldé, Kamil Glik, nombreux sont les monégasques à s’être exprimés sur leur confinement et leur quotidien.    

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Une vidéo, d’une poignée de secondes, a fait le tour des réseaux sociaux. Au quatrième jour de confinement, perché tout en haut de la terrasse de son appartement surplombant la mer et le port de Monaco, Cesc Fabregas s’est mis à hurler pour souhaiter la bonne à journée à ses voisins, qui n’ont pas manqué de lui répondre véhément d’aller poliment se faire voir.

Pas de quoi vexer pour autant le milieu de terrain international espagnol, qui n’a pas manqué de répliquer en répondant à son vis-à-vis, avant de se confier, quelques jours plus tard, dans les colonnes de Marca. « Ce temps me sert à faire des choses que durant ma carrière je n’ai jamais pu faire. Je prends le petit-déjeuner avec mes enfants, déjeune et dine avec eux, je les couche… C’est un privilège dont nous devons profiter, même si personne ne peut tenir comme cela éternellement, a-t-il indiqué.

Tiémoué Bakayoko : « Je suis inquiet, celui qui ne l’est pas est un fou… »

De son côté, Tiémoué Bakayoko a raconté son quotidien dans les colonnes de Nice-Matin. « Je cours un peu, je fais des exercices avec le ballon pour ne pas perdre la sensation, de la musculation aussi, mais ce n’est pas évident… Ça fait très bizarre de passer d’une vie de groupe, de vestiaire, à plus rien. Je ne sais pas si on pourra reprendre la saison, d’autant plus que l’on ne sera pas apte physiquement après un tel arrêt brutal, a confié l’internationale français, entouré de sa famille en ces temps difficiles. On est sept à la maison, de tous les âges, donc il faut s’organiser. C’est le moment de passer du temps en famille, avec ses proches. Je voulais que ma mère quitte Paris et me rejoigne ici car j’ai peur pour les personnes âgées mais elle n’a pas voulu descendre… Il faut prendre son mal en patience car personne n’a la mainmise sur tout ça. Je suis inquiet, celui qui ne l’est pas est un fou… »

Keïta Baldé : « Le football, c’est inné… nous ne perdons jamais réellement le sens du ballon »

Invité sur les antennes de Monaco Info, Keïta Baldé a quant à lui fait part de son bonheur d’être entouré de sa famille. « Le confinement se déroule plutôt bien. Ma famille et moi-même essayons d’être positif à tout point de vue. Je suis très content d’être aux côtés de ma femme et de mon fils dans cette période difficile. » Et pour garder le rythme, même loin de La Turbie, l’international sénégalais s’entraîne avec les moyens du bord. Le coach, ainsi que tout le staff sont en contact perpétuel avec l’ensemble des joueurs. Ils nous envoient des programmes spécialisés chaque semaine, mais également des programmes nutritionnels, affirmait l’ex-attaquant de la Lazio Rome, qui commence à se languir d’être éloigné des terrains. Le football, les matches et les entraînements nous manquent, c’est certain. Mais le football, c’est inné… nous ne perdons jamais réellement le sens du ballon. » Pour en pas perdre la forme, Kamil Glik, lui, passe ses journées « en famille, avec un entraînement individuel à la maison » grâce aux programmes fournis par le club, comme il l’a révélé dans les colonnes de la Gazzetta dello Sport. « Chacun d’entre nous a un GPS avec lequel les préparateurs physiques contrôlent ce que nous faisons. Nous essayons de faire de notre mieux… » En attendant de retrouver rapidement les terrains d’entraînement ?


Comment le club, lui, fait face à la situation ?

Toujours plongé dans l’incertitude, l’AS Monaco, comme l’ensemble des clubs de Ligue 1, attend une date définitive de reprise du championnat. En l’état actuel des choses, les joueurs du club de la Principauté sont pour l’instant tous au chômage technique. Dans plusieurs clubs européens (Italie, Allemagne, Espagne, Angleterre), les joueurs ont renoncé à une partie de leur salaire, se rendant compte que les clubs n’ont rien à gagner pendant la pandémie. En France, le groupe de travail de la Ligue de football professionnel (LFP) sur le « dialogue social » a validé mardi 7 avril un compromis pour une baisse provisoire des revenus des joueurs. Les joueurs recevront l’intégralité des sommes non perçues pendant le confinement à la fin de la saison.

Les finances impactées par la crise économique

Avec un modèle économique axé essentiellement sur le trading des joueurs en l’absence ou presque de recettes liées à la billetterie ou au merchandising, l’AS Monaco pourrait souffrir en cas de mercato perturbé. En effet, le marché pourrait être complètement bouleversé, et les prix, qui avaient l’habitude de s’envoler ces dernières années, pourraient être revus à la baisse. Le club de Dmitri Rybolovlev devra également gérer l’incertitude autour de ses nombreux joueurs prêtés (près d’une vingtaine), alors que l’effectif actuel est déjà pléthorique. Les finances du club du Rocher sont déjà impactées par la crise économique qui touche l’ensemble du football français, avec notamment le gel du versement des droits TV (Canal + et BeIN Sports refusent pour l’instant de régler le dernier versement des droits de la LFP) sur la période en cours.

Les joueurs vont-ils se montrer volontaires et solidaires ? 

En France, les joueurs ne se sont pas encore montrés ouverts à l’idée de revoir leur salaire à la baisse dans le but d’éviter aux clubs de subir d’immenses pertes économiques. Jusqu’à présent, les joueurs de l’ASM n’ont pas fait preuve d’initiative comme leurs confrères, notamment au FC Barcelone, où Lionel Messi et ses coéquipiers ont entériné un accord sur la baisse de leur salaire. À ce jour, ils perçoivent quant à eux une bonne partie de leur salaire élevé malgré la suspension de la saison. Tout en profitant de la vie dans un des pays les plus paisibles et sécurisés du monde, les joueurs de l’ASM ne payent pas d’impôts en Principauté. Les hommes de Robert Moreno sont ainsi parmi les mieux placés pour montrer l’exemple avec un geste de solidarité qui soulagerait la trésorerie du club et ferait preuve de leur reconnaissance vis-à-vis de la Principauté.