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Interview

Eliot Matazo (AS Monaco) : « Le projet du club m’a immédiatement convaincu »

AS Monaco

Titulaire dans l’entrejeu lors des deux dernières rencontres aux côtés de Youssouf Fofana, le jeune et prometteur milieu de terrain belge de l’AS Monaco s’est confié pour Monaco Tribune, ce mercredi, en collaboration avec Radio Monaco.

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Les quelques flocons qui se sont invités à La Turbie et sur les pelouses du centre d’entraînement de l’AS Monaco ce mercredi matin n’ont pas empêché Eliot Matazo (19 ans) de répondre à nos questions. Initialement organisé en extérieur, l’entretien s’est déroulé au chaud. À sept journées de la fin du championnat, l’encadrement du club ne veut pas voir l’un de ses joueurs attraper froid. Surtout quand celui-ci vient d’enchaîner deux rencontres consécutives dans l’entrejeu, en Ligue 1 et en Coupe de France, assurant parfaitement l’intérim d’Aurélien Tchouaméni, touché avec l’équipe de France Espoirs lors de la trêve internationale.

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Milieu de terrain au potentiel certain, international belge dans les équipes de jeunes, le natif de Woluwe-Saint-Lambert, commune avoisinante de Bruxelles, semble avoir conquis Niko Kovac cette saison, qui en a fait sa principale alternative derrière l’indéboulonnable duo Tchouaméni-Fofana. Couvé par ces deux-là, qu’il considère comme ses « grands frères », mais aussi par Cesc Fabregas, qui n’a pas manqué de passer sa tête en souriant dans la salle de presse pour voir si le petit dernier assurait pour sa première interview, Eliot Matazo est incontestablement entre de bonnes mains, prêt à exploiter tout son potentiel. Entretien.  

Eliot, quel regard portez-vous sur la confiance accordée par le staff et Niko Kovac ?

Ça me fait énormément plaisir. Je suis un jeune joueur. J’apprends beaucoup aux côtés de mes coéquipiers à l’entraînement. Je suis content de voir mon travail récompensé par ces deux titularisations. Je m’entraîne dur au quotidien pour décrocher ce genre d’opportunités.

Nous voulons jouer l’Europe.

Comment jugez-vous vos deux dernières prestations ?

Mon objectif premier était de prendre du plaisir en profitant du moment présent, sans trop me poser de questions. La confiance est venue par la suite. Je suis satisfait de mes prestations, et c’est forcément toujours mieux quand on est décisif pour l’équipe, comme cela a pu être le cas samedi face à Metz avec cette passe décisive. En Coupe de France, c’était plus difficile. C’est particulier d’enchaîner deux matchs face au même adversaire. Mais nous avons assuré l’essentiel en nous qualifiant pour le prochain tour.

À sept journées de la fin du championnat, Monaco est troisième du championnat. Le titre, ou plus raisonnablement une place en Ligue des champions, est-ce l’objectif affirmé désormais ?

Notre objectif n’a pas changé depuis le début de la saison. Nous voulons jouer l’Europe. Si nous terminons plus haut que la quatrième place, ce sera uniquement du bonus. Il reste encore beaucoup de points à distribuer. Dépasser Lyon au classement ne veut rien dire. On fera les comptes à la fin.

Pourquoi avoir fait le choix de rejoindre l’AS Monaco ?

À l’âge de 16 ans, j’ai eu des convoitises de clubs étrangers, et notamment de Monaco. Le club m’a immédiatement convaincu par son discours et son projet sportif. Quitter Anderlecht, le club dans lequel j’ai joué depuis tout petit, n’a pas été facile. Mais Monaco est un club historique, qui a lancé beaucoup de jeunes joueurs qui se sont révélés aux yeux de l’Europe entière.

© AS Monaco

Passer du centre de formation d’Anderlecht à celui de Monaco. Il n’y pas meilleure formation pour un jeune joueur…

(Sourire) C’est vrai que la formation d’Anderlecht est considérée comme l’une des meilleurs d’Europe, au même titre que celle de Monaco. À Monaco, j’ai pris en maturité. En arrivant, j’ai directement intégré le groupe de National 2. Mentalement, ça m’a forgé, car le niveau physique est bien plus élevé que dans les catégories de jeunes.

Avez-vous l’impression d’avoir franchi un cap supplémentaire l’été dernier en intégrant le groupe professionnel ?

Bien sûr. Le monde professionnel, c’est encore une étape supplémentaire dans une carrière. Tous les jeunes joueurs rêvent d’atteindre ce niveau. J’ai énormément travaillé pour en arriver-là. Mais ce n’est pas une fin en soi.

Niko Kovac n’hésite pas à accorder sa confiance aux jeunes. Cela vous donne des ailes ?  

Forcément. On le voit à l’entraînement, où tous les joueurs se donnent à 100%. Le coach voit tout et n’hésite pas à nous récompenser de nos efforts. Pour nous, jeunes joueurs, c’est très important.

Jérémy (Doku) est plus qu’un ami pour moi, c’est un frère.

Vous n’avez pas eu trop de difficultés à quitter votre pays natal et le club de vos débuts ?

Cela n’a pas été simple. J’ai passé toute ma jeunesse en Belgique, j’ai grandi à Bruxelles. Mais j’ai eu la chance d’être accompagné par ma famille, ce qui m’a apporté une certaine stabilité. Quand je rentrais à la maison, il y avait ma famille. C’est important.

Comment êtes-vous tombé dans le football ?

J’ai commencé à jouer dans mon quartier. Tout le monde me disait que je jouais bien. Les plus grands allaient voir ma mère en disant qu’il ne fallait pas laisser filer le petit et qu’il fallait m’inscrire en club. L’éducateur de ma ville m’a donc inscrit à un stage de pâques. Je ne savais pas qu’il y avait les recruteurs d’Anderlecht. À la fin du tournoi, ils sont venus me voir. Et j’ai rejoint le club à l’âge de huit ans.

À Anderlecht, vous avez gravi les échelons aux côtés d’un certain Jérémy Doku, qui évolue aujourd’hui au Stade Rennais. On imagine que vous avez l’ambition de le rejoindre un jour chez les Diables Rouges…

Nous avons fait toutes nos classes ensembles, à Anderlecht et dans les équipes de Belgique jeunes. Jérémy est plus qu’un ami pour moi. C’est un frère. Nous sommes régulièrement en relation. Je regarde ses matchs, ce qu’il réalise avec Rennes. La sélection, on en parle. Pour l’instant, c’est un rêve lointain. Mais je vais m’en donner les moyens dans les années à venir.

Aviez-vous un modèle plus jeune ?  

Je regardais tous les grands joueurs. J’ai toujours joué au milieu, donc je regardais toutes les références à mon poste. Je suis très football, à la maison, je regarde tous les matchs. Si vous venez chez moi, vous ne verrez que du vert à la télévision. Ma mère s’en plaint d’ailleurs (rires).

Et à part le football, qu’est ce qui plaît à Eliot Matazo ?

Je suis quelqu’un de calme, posé, qui ne sort pas beaucoup. J’aime bien lire. Des livres de sport ou des biographies. J’aime bien apprendre au quotidien. 

© AS Monaco

Dans le vestiaire, on vous surnomme « Rio », en référence à Rio Mavuba. On vous compare aussi à Claude Makélélé. Ces références vous flattent-elles ?

(Sourire) Bien sûr ! Ce sont deux grands joueurs, avec des carrières formidables. J’apprécie énormément d’être comparé à eux. Mais j’ai encore beaucoup de travail à effectuer avant de leur ressembler.

Quelles sont les personnes qui sont importantes dans votre entourage ?

Ma mère. Depuis tout petit, elle m’a toujours poussé. Elle m’a accompagné dès mes débuts, aux entraînements ou lors des tournois. Elle m’a soutenu et c’est avec elle que j’échange le plus. Je lui demande souvent des conseils. Elle est au courant de tout et regarde toutes mes entrées.

Vous évoluez cette saison aux côtés d’Aurélien Tchouaméni et Youssouf Fofana. Cela facilite-t-il votre progression ?

Bien sûr. J’apprends au quotidien. Malgré leurs jeunes âges, Aurélien et Youssouf comptent déjà beaucoup de matchs en Ligue 1. C’est un régal de s’entraîner à leurs côtés. Je leur demande souvent des conseils. Ce sont comme mes deux grands frères.  

Le coach est proche de nous, il nous parle souvent, surtout à nous, les jeunes.

Et Cesc Fabregas ?

Avec un joueur comme Cesc, tu n’as même pas besoin de parler. Quand tu le regardes à l’entraînement, tu ressens tout son vécu. Il suffit de l’observer. Tu l’observes, et tu prends tout ce qu’il y a à apprendre de lui.

Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés ?

J’essaye de grappiller un maximum de temps de jeu, tout en prenant un maximum de plaisir et me donnant toujours à 100 % à l’entraînement. Je veux saisir ma chance à chaque instant.

Le coach semble dans l’affectif avec vous. Pouvez-vous nous parler de la méthode Kovac ?  

Le coach est proche de nous. Il nous parle souvent, surtout à nous, les jeunes. Il nous donne des conseils à travers son vécu de joueur. Il a été milieu de terrain donc c’est forcément un plus pour nous. Le coach est aussi très rigoureux. Il nous fait travailler la discipline. Pour nous, les jeunes, c’est important d’aller en ce sens.  

Vous qui aimez décortiquer les vidéos de nombreux joueurs, avez-vous regardé celles de Niko Kovac, à l’époque où il était joueur au Bayer Leverkusen ou au Bayern Munich ? Dans l’entrejeu, c’était quelque chose…

(Rires) Non, pas vraiment ! Pas encore en tous cas. On m’en parle souvent. Son frère, Robert, était aussi un très bon joueur. Je n’ai pas encore vu. Mais tu viens de me donner une idée. Je vais regarder ça rapidement à la maison !

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