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Portrait

Aleco Keusseoglou, président de la Société d’exploitation des ports de Monaco

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Romain Boisaubert / Monaco Tribune

Monaco Tribune est allé à la rencontre de ce passionné de yachting, qui a contribué à faire décoller l’affluence des trois ports de Monaco depuis sa prise de fonction en 2006.

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Tout a commencé sur l’un des bateaux de la société familiale de croisières de luxe Sun Lines Cruises. « Je suis pratiquement né sur un bateau, sourit Aleco Keusseoglou (61 ans), au moment de se remémorer ses souvenirs de jeunesse. Jusqu’à l’âge de neuf ans, je vivais six mois par an sur un bateau. » Alors forcément, quand on apprend à marcher sur l’eau et que l’on passe ses journées à naviguer, l’amour de la mer et du yachting ne peut qu’être éternel.

Il fallait rendre la société plus dynamique, plus commerciale.

Arrivé à Monaco en 1972 en provenance de sa terre natale, la Grèce, où il se rend dès qu’il en a l’occasion, le natif de Lausanne (Suisse) a grandi en Principauté, avant de poursuivre ses études en Suisse et aux États-Unis. Destiné à reprendre l’entreprise familiale de son père un jour, Aleco Keusseoglou se retrouve rapidement propulsé à la tête de Sun Lines Cruises. « Mon père est mort quand j’étais assez jeune, confie-t-il. J’ai dû reprendre l’affaire en main. »

Initiateur de l’acquisition de Cala del Forte à Vintimille

Maître dans l’exercice et déjà très habile dans le domaine maritime, celui qui est devenu monégasque en 2008 fait prospérer la société de bateaux de croisières basée en Grèce avant de la vendre en 2000. De retour en Principauté, Aleco Keusseoglou se voit confier une mission. « Le Prince Rainier, qui était proche de mon père, m’a fait part de sa vision pour protéger les ports de Monaco avec la création d’une digue. Il fallait ensuite rendre la société plus dynamique, plus commerciale. »

En 2004, S.A.S le Prince Rainier lui demande de prendre la présidence de la Société d’exploitation des ports de Monaco. Aleco Keusseoglou prend officiellement ses fonctions le 1er janvier 2006. Aux côtés d’une équipe de quarante-deux personnes qui « réalise un boulot formidable » et sous son influence, le chiffre d’affaires et le bénéfice des ports de Monaco explosent. Huit millions d’euros de chiffre d’affaires pour quatre millions de bénéfice en 2006, vingt-trois millions d’euros de chiffre d’affaires pour treize millions de bénéfice juste avant la crise du Covid.

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« Avec le succès de nos ports, nous avons commencé à plafonner en termes de revenus. Il a fallu trouver une solution pour satisfaire la demande de notre clientèle monégasque. » Avec quarante places au port Hercule pour les yachts de plus de trente-cinq mètres, l’offre devient restreinte. Le taux d’occupation explose.

Gestionnaire de patrimoine, membre du YCM, administrateur de la SBM

« Cent soixante bateaux jonglent sur ces quarante places, énumère l’administrateur de la SBM, également membre du Comité du Yacht Club de Monaco et gérant de sa propre société de gestion de patrimoine. Et quatre-vingt-quinze pour cent de ces occupants sont des résidents monégasques qui ont leurs attaches ici. »

Avec Cala del Forte, nous avons doublé notre capacité d’accueil pour les yachts de plus de trente-cinq mètres.

À la recherche d’une solution pour accroître sa capacité d’accueil, la Société d’exploitation des ports de Monaco postule à l’appel d’offre du port de Beaulieu-sur-Mer. L’affaire n’aboutit pas. Cap sur l’Italie et sur Vintimille. Cala del Forte renaît. « Même si le port ne compte que cent soixante-dix-huit, places, nous avons doublé notre capacité d’accueil des plus de trente-cinq mètres, avec quarante places supplémentaires à Cala del Forte. »

Aujourd’hui, plus de mille yachts sont sous pavillon monégasque. Un essor formidable, qui pourrait encore s’accroître dans les années à venir. « Les projets ne s’arrêtent jamais, lance Aleco Keusseoglou. Un port se gère comme un hôtel, il faut sans cesse se réinventer et améliorer nos procédures. » Avec une échéance en 2027, l’appel d’offre pour le port de Cap d’Ail sera bientôt lancé. Et la Société d’exploitation des ports de Monaco compte bien y déposer un dossier.

Mes journées sont chargées, mais j’adore ce que je fais !

Avec ou sans son mythique président à sa tête ? « D’ici là, je ne sais pas. Mes journées sont chargées, mais j’adore ce que je fais ! » Grand passionné de ski nautique et fondateur de la Fédération monégasque de ski nautique, le Monégasque adore prendre part à des compétitions dans le monde, quand il ne s’entraîne pas sur un lac à Roquebrune-sur-Argens. Son fils participe même actuellement aux championnats du monde -21 ans de la discipline en Floride. Le nautisme, décidément une affaire de famille chez les Keusseoglou.

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