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Reportage

AS Monaco : Quand les jeunes footballeurs de l’Academy brillent par l’éloquence jusqu’à Versailles

© AS Monaco

Mercredi dernier, les U16 de l’Academy de l’AS Monaco ont participé à la sélection interne du concours d’éloquence des centres de formation. Deux d’entre eux, Dany-Karl Vimond et Waren Jean-Louis, ont représenté le club monégasque lors de la finale nationale qui s’est tenue ce lundi 12 mai au Château de Versailles.

Au cœur de La Diagonale, les jeunes talents de l’AS Monaco ont troqué leurs crampons pour les micros. Dans le cadre du concours d’éloquence organisé par l’association Prométhée Éducation, sept joueurs de la génération 2009 sont montés sur scène pour défendre leurs convictions devant un jury prestigieux, composé notamment de Sébastien Muet, Directeur de l’Academy, Mohamed Slim, Président de Prométhée Education, Carlos Aviña, Directeur Technique de l’AS Monaco, Manu Dos Santos, entraîneur des U17, ou encore Philippe Christanval, ancien joueur de l’AS Monaco, champion de France en 2000 et vainqueur du Trophée des Champions 2000.

Pendant plus d’une heure, les orateurs se sont succédé, livrant des discours engagés et personnels sur des sujets qu’ils avaient travaillés tout au long de la saison. Un exercice qui s’inscrit pleinement dans le programme socio-éducatif du centre de formation, visant à développer les compétences psychosociales des jeunes athlètes.

Des sujets profonds et personnels

Waren Jean-Louis, lui, a choisi de traiter le thème de la peur comme frein ou moteur : « C’est quelque chose qui peut marquer les footballeurs, les athlètes. Je voulais vraiment en apprendre plus sur ce sujet et montrer mon point de vue. »

De son côté, Dany-Karl Vimond a décidé d’aborder le sujet « Il faut se battre pour ses droits ? » : « Je considère que nous sommes tous égaux et qu’on ne peut pas réduire une catégorie de personnes à sa catégorie sociale ou à son niveau de richesse. Du coup, je me suis dit que c’était un bon moyen de m’exprimer et de faire passer un message. »

« J’ai pris une claque » : un directeur d’Academy impressionné

Sébastien Muet, directeur de l’Academy de l’AS Monaco, n’a pas caché son enthousiasme face aux performances de ses joueurs : « J’ai pris une claque. Je trouve qu’il y a eu énormément de sens et de valeur à l’intérieur des textes. On se plaint parfois de leur manque de personnalité ou de leadership, mais là j’ai vu ce caractère, cette personnalité en construction, avec de vraies valeurs. »

Pour lui, cet événement symbolise au mieux la mission de La Diagonale : « Cet événement reflète parfaitement l’essence même de notre formation : accompagner nos jeunes dans leur construction personnelle, les aider à devenir des adultes capables de défendre des valeurs et de s’exprimer avec justesse sur un terrain de football mais aussi avec l’utilisation des mots. Nous sommes très fiers d’eux. »

L’éloquence au service du football professionnel

Mohamed Slim, président de Prométhée Éducation, explique l’importance de ce concours pour de futurs footballeurs professionnels : « Ce concours a toute sa place dans le football. On a tendance à dire que le footballeur est bon avec ses pieds et que micro à la bouche, on s’en fiche un peu. Les interviews d’après-match et les conférences de presse sont stéréotypées. Et moi qui suis fan de football depuis mon plus jeune âge, j’en ai un peu marre de cette idée reçue. »

L’objectif de ce programme est clair : développer les compétences psychosociales des jeunes athlètes. « On travaille l’aspect cognitif, ils réfléchissent à un sujet, ils se posent des questions. La dimension émotionnelle également, puisqu’ils apprennent à maîtriser leurs craintes, leurs peurs, à appréhender l’enjeu. Et enfin, les compétences sociales, puisqu’ils sont face à un public qu’ils doivent convaincre. »

Les jeunes joueurs eux-mêmes sont conscients de l’importance de cette compétence. Comme l’explique Waren : « Il n’y a pas que le football qui compte. Dans les médias aussi, c’est important d’avoir une bonne éloquence. » Dany-Karl ajoute : « Avant d’être un footballeur, on est des hommes, et si un jour on est amenés à réorienter notre carrière, en devenant peut-être consultant, par exemple chez Canal+ ou autre, c’est important de savoir s’exprimer correctement devant une caméra, devant un public, sans pression. »

Une 2e place monégasque à la grande finale de Paris

À l’issue des prestations, ce sont justement Dany-Karl et Waren qui ont été sélectionnés pour représenter l’AS Monaco lors de la grande finale nationale au Château de Versailles. Ce lundi, les deux jeunes hommes y ont affronté des adversaires issus de neuf autres centres de formation : Paris Saint-Germain, LOSC, Valenciennes, HAC, Saint-Étienne, Stade de Reims, Toulouse, Olympique de Marseille et Paris FC.

Loin d’être intimidés, les deux finalistes ont abordé cette échéance avec confiance. « Je ne sens pas trop de pression. Je me dis que si j’y vais et que je suis sûr de moi, ça peut le faire », confie Waren. « Si j’ai gagné aujourd’hui, ça veut dire que j’ai les qualités pour aller là-bas. Donc, il n’y a pas de peur particulière », ajoute Dany-Karl.

Après toute une journée de plaidoiries, l’heure est venue aux résultats. Waren a remporté le 2e prix du Concours des Lauréats et Dany-Karl n’est pas passé loin du podium. Ils suivent ainsi les traces de Chaihane Badoro et Tidiane Zoukrou, finalistes de l’édition précédente, qui avaient eu le privilège de faire entendre leur voix jusqu’à l’Assemblée nationale.

« Je suis un peu frustré. Ça ne se voit pas parce que je le cache avec un sourire, mais je le suis parce que je pense que j’aurais pu être mieux placé si j’avais mis un peu plus d’émotion comme je l’ai fait à La Diagonale. Ici il y a plus de pression, ça ne m’a pas forcément impacté, c’est juste qu’il y a plus d’enjeu. Du coup je pense que c’est ce qui m’a un peu mis dedans », témoigne Dany-Karl.

« Je suis content pour cette deuxième place, c’est déjà pas mal. C’est vrai que je suis un peu frustré parce que justement je suis le deuxième, pas le premier. De peu en plus. Pendant ma performance, je me suis bien senti. Une fois lancé, rien ne pouvait m’arrêter. Je n’avais pas de pression. Passer devant 200 personnes dans une grande salle comme celle-là, avec autant d’importance, je ne pense que pas tout le monde est en capacité de le faire. Je suis fier d’avoir représenté l’AS Monaco et très fier de nous deux », conclut Waren.