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L’Institut Audiovisuel de Monaco dévoile sa nouvelle formule : trois saisons de cinéma d’exception

Hanna Schygulla dans le film
Hanna Schygulla dans le film "Lili Marleen" de Rainer Werner Fassbinder © Carlotta films

L’Institut Audiovisuel de Monaco (IAM) réinvente son programme « Tout l’art du cinéma » avec une formule inédite découpée en trois saisons, dévoilant un premier trimestre riche en comédies américaines classiques, films restaurés et découvertes contemporaines.

Vendredi soir, dans l’ambiance feutrée d’une salle du Grimaldi Forum, à l’occasion de la projection du film d’Ettore Scola Une journée particulière (1976), l’Institut audiovisuel de Monaco a fait sa rentrée. Vincent Vatrican, directeur de l’IAM, Jacques Kermabon et Estelle Macé, responsables de programmation, sont montés sur scène pour présenter les grandes lignes de cette nouvelle saison, en triptyque. Fini le dévoilement annuel : la programmation sera désormais révélée trimestre par trimestre, d’octobre à juin. Une nouvelle approche qui permettra « de se donner la possibilité de programmer un film dans une actualité immédiate », explique le directeur de l’IAM en évoquant notamment le récent décès de l’actrice italienne Claudia Cardinale.

Autre changement notable : l’abandon de la formule thématique unique qui prévalait depuis les mardis du cinéma en 2004. Désormais, un cycle annuel courra sur l’ensemble de l’année, complété par des « fenêtres de projection » dédiées aux différents labels développés avec les partenaires de l’Institut. Le tout réuni dans un programme commun qui intègre la programmation de la Petite Salle.

Documentaire "Les Plages d'Agnès" d'Agnès Varda (2006) © DR - Ciné-Tamaris
Documentaire « Les Plages d’Agnès » d’Agnès Varda (2006) © DR – Ciné-Tamaris

La comédie américaine à l’honneur

Le cycle de cette année s’articulera autour de la comédie américaine classique, avec deux films par trimestre. Le premier trimestre proposera La Dame du vendredi (1940) d’Howard Hawks le 21 octobre, suivi de La Garçonnière (1960) de Billy Wilder avec Jack Lemmon et Shirley MacLaine.

Marc Cerisuelo, maître de conférence en histoire du cinéma et auteur d’ouvrages sur la comédie américaine, présentera le cycle lors de la première projection de La Dame du vendredi. « C’est un film rythmé qui va à cent à l’heure et dont la mise en scène est entièrement conduite par des dialogues qui fusent », commente Vincent Vatrican. Le réalisateur Howard Hawks aurait d’ailleurs demandé à ses acteurs « que leur débit soit plus rapide qu’à l’accoutumé, pour donner cette sensation d’un dialogue qui crépite ».

De gauche à droite : Cary Grant, Ralph Bellamy et Rosalind Russell dans le film "La Dame du vendredi" © Columbia. Coll. IAM
De gauche à droite : Cary Grant, Ralph Bellamy et Rosalind Russell dans le film « La Dame du vendredi » © Columbia. Coll. IAM

Entre cinéma d’aujourd’hui et trésors restaurés

Deux nouvelles fenêtres enrichiront la programmation : « Cinéma d’aujourd’hui » et « Cinéma retrouvé ». La première présentera All We Imagine as Light de Payal Kapadia, Grand Prix du Festival de Cannes 2024, qui raconte les destins croisés de trois jeunes femmes à Mumbai.

La fenêtre « Cinéma retrouvé » a donc débuté le vendredi 3 octobre avec Une Journée particulière d’Ettore Scola, dans sa version restaurée aux couleurs sépia voulues par le réalisateur, une copie obtenue directement auprès de la Cineteca Nazionale de Rome.

Film d'animation "Mémoires d'un escargot" d'Adam Elliot © Arenamedia Pty Ltd.
Film d’animation « Mémoires d’un escargot » d’Adam Elliot © Arenamedia Pty Ltd.

Parmi les autres projections notables : Lili Marleen de Fassbinder restauré en 4K (le 2 décembre), Les Plages d’Agnès (le 7 octobre) d’Agnès Varda en collaboration avec la Fondation Prince Pierre de Monaco, et Mémoires d’un escargot (le 28 octobre) un film d’animation réalisé en stop motion par le cinéaste australien Adam Elliot.

Une conférence animée par Thierry Jousse, ancien rédacteur en chef des Cahiers du cinéma, explorera quant à elle l’histoire du jazz au cinéma le 24 novembre, tandis que l’Arbre de l’Authenticité (2025) de Sammy Baloji sera présenté en partenariat avec le Nouveau Musée le 4 novembre, avant de conclure par La Danseuse de Stéphanie Di Giusto le 21 décembre avec les Ballets de Monte-Carlo.

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Hanna Schygulla dans le film « Lili Marleen » de Rainer Werner Fassbinder © Carlotta films
"Bird" de Clint Eastwood (1988) avec Forest Withaker et Sam Wright © Warner Bros / Malpaso. Coll. Prod DB-IAM
« Bird » de Clint Eastwood (1988) avec Forest Withaker et Sam Wright © Warner Bros / Malpaso. Coll. Prod DB-IAM

Le patrimoine artistique à l’honneur

Parmi les trois rendez-vous de la Petite Salle, le premier se déroule le 16 octobre avec la troisième édition des films du Club des cinéastes amateurs (Cineam) « On dispose d’une extraordinaire collection de 150 films produits qu’on prend plaisir à numériser, restaurer et parfois sonoriser lorsqu’il n’y a plus de bande son », explique Estelle Macé.

Un atelier pour enfants à partir de 8 ans permettra de bruiter et sonoriser des films muets le jeudi 23 octobre en compagnie du collectif d’électroacoustique Odyssée. « Le Monaco qui est montré dans nos archives, c’est un Monaco qu’ils ne peuvent même pas imaginer qu’il a existé », sourit la responsable de la programmation, enthousiaste à l’idée de faire découvrir le patrimoine de Monaco aux plus jeunes. Pour terminer sur La photo retrouvée, un essai sur le réemploi de films d’archives de Pierre Primetens, le jeudi 13 novembre.

L’ensemble de la programmation est accessible sur le site institut-audiovisuel.mc, avec désormais sept films disponibles en VOD sur la plateforme de l’Institut.