Publicité »
Publicité »
Interview

Le 16e Sommet du Monaco Private Label explore l’art de collectionner

monaco private label
Créé en 2009, Monaco Private Label est un réseau international exclusi qui rassemble une communauté mondiale de décideurs influents, entrepreneurs, investisseurs, philanthropes et dirigeants de family office © Monaco Tribune

Le Monaco Private Label a organisé son 16e sommet annuel les 22 et 23 juin dernier au Monte-Carlo Bay. 

L’événement avait pour thème « Monaco, Exploring the Art of Collecting Today » et a rassemblé des entrepreneurs, collectionneurs et experts internationaux.

Le Monaco Private Label existe depuis 2009. Il compte de nombreux membres investisseurs et leaders économiques dans plus de 30 pays. Le réseau inclut aussi 140 jeunes de 18 à 35 ans dans le groupe « Young Leaders ». Les membres accèdent aux grands événements de Monaco : Rolex Masters, Grand Prix de Formule 1, Monaco Yacht Show et ce sommet annuel. Chloé Boscagli, directrice du Monaco Private Label, a déclaré : « Avec des participants venant de plus de 30 pays, le Sommet offre une plateforme pour des conversations significatives et des connexions durables, reflétant la diversité et le dynamisme de notre communauté mondiale. Ce sommet propose deux jours de riches discussions au carrefour de la passion, de la créativité et de l’innovation. »

La journée a commencé à 10 heures avec un premier panel animé par Simon de Pury et Magnus Resch sur le thème Decoding Art, Beyond the Numbers. Les deux experts ont exploré les dynamiques cachées du marché de l’art au-delà des simples chiffres. À 10h30, Thierry Consigny, directeur publicitaire et écrivain et Björn Dahlström, directeur du Nouveau Musée National de Monaco, ont débattu des relations entre art et luxe. Leur panel s’intitulait When Art Overflows: Are Art and Luxury Good Friends? Puis, Ivona Tautkutė-Rustecka, artiste et docteure en intelligence artificielle, est intervenue sur From Algorithm to Artwork, comment la science des données transforme la création artistique.

L’après-midi a été consacré aux collectionneurs. À 14h15, Simon de Pury a modéré The Art of becoming a collector avec David Nahmad, propriétaire de l’une des plus importantes collections privées au monde, et Murat Vargi. À 15 heures, le dernier panel Driven by Passion: Building a Collection with Purpose a réuni des collectionneurs comme Christian Levett, collectionneur d’art et ancien gestionnaire de fonds devenu philanthrope, et Patrizia Sandretto Re Rebaudengo, présidente de sa fondation.

La journée s’est terminée par un dîner de gala en tenue de soirée dans la Salle Empire de l’Hôtel de Paris. Le Prince Albert II était présent pour cette soirée d’exception et a prononcé un discours. 

Magnus Resch : « L’art n’est pas un investissement financier »

magnus resch
Magnus Resch © Monaco Tribune

Magnus Resch est reconnu par CNN comme « le plus grand expert mondial du marché de l’art ». Ce docteur en économie, professeur à Yale et entrepreneur serial, a fondé plusieurs entreprises, dont Magnus.net. Auteur de huit livres sur le marché de l’art, il a étudié à Harvard et à la London School of Economics. Lors de notre entretien, Magnus Resch a expliqué : « Contrairement à ce que la plupart des gens croient, l’art n’est pas un bon investissement ». Il précise que « 99,9% des œuvres d’art ne constituent pas un bon investissement financier ». Pour lui, l’achat d’art doit être considéré comme « un investissement dans les artistes, dans les galeries, dans une communauté » plutôt qu’une recherche de rentabilité. Il conseille aux collectionneurs de ne pas se soucier du rendement financier, mais plutôt des « réalisations philanthropiques » qu’ils peuvent accomplir grâce à leurs acquisitions.

Concernant l’intelligence artificielle, sujet qu’il maîtrise en tant que docteur dans ce domaine, Magnus Resch se montre rassurant pour les artistes : « L’IA ne représente pas une menace pour le monde de l’art et les artistes ». Selon lui, l’IA ne peut remplacer « le travail d’un artiste, sa passion, son amour, ses désirs, sa profondeur, le mythe qui entoure la création d’une œuvre ». En revanche, elle peut aider les collectionneurs à naviguer dans l’immense production artistique mondiale : « 60 millions d’œuvres d’art sont produites chaque année. Comment trouver une œuvre d’art qui me plaît, à un prix qui me convient ? » » L’IA devient alors un outil de recommandation personnalisée.

Simon de Pury : « Monaco est une place très importante pour la culture »

Magnus Resch et Simon de Pury © Monaco Tribune

Simon de Pury figure parmi les personnalités les plus influentes du marché de l’art mondial. Ancien propriétaire et commissaire-priseur en chef de Phillips de Pury & Company, ex-président Europe et commissaire-priseur mondial chez Sotheby’s, il a également été conservateur de la collection Thyssen-Bornemisza, la plus grande collection privée de l’époque. Surnommé « l’homme au marteau d’or », il a levé des centaines de millions de dollars pour des œuvres caritatives, notamment pour la Fondation Prince Albert II de Monaco.

Dans notre entretien, Simon de Pury a rappelé ses liens historiques avec Monaco : « J’avais presque commencé mon parcours dans le monde de l’art à Monaco en 1976, lorsque Sotheby’s a commencé les grandes ventes ici », explique-t-il. À l’époque, le monopole des commissaires-priseurs français empêchait les maisons anglo-saxonnes d’opérer en France, faisant de Monaco le seul endroit possible pour les grandes ventes. « Durant les années 70, 80 et 90, Monaco a eu un rayonnement extraordinaire comme endroit pour les ventes aux enchères », se souvient-il.

Installé dans la Principauté depuis près de sept ans, Simon de Pury observe sa transformation culturelle : « Monaco est devenue une place très importante pour la culture et l’art ». Il cite l’infrastructure culturelle qui s’est développée : le Nouveau Musée National de Monaco avec ses expositions majeures, le Grimaldi Forum et ses « blockbuster shows » annuels, l’implantation de grandes galeries comme Hauser & Wirth, et la présence de collectionneurs de renom comme David Nahmad. Pour lui, cette évolution s’inscrit dans un écosystème régional exceptionnel qui inclut le FAMM à Mougins, la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence, les musées niçois, créant un « programme culturel sensationnel » pour les visiteurs de la région.