Récit

Quelques œuvres insolites à retrouver à l’exposition Monaco et les Napoléon(s)

napoléon destins croisés
L'exposition rassemble près de 200 œuvres pour raconter un siècle de destins mêlés entre les Bonaparte et les Grimaldi

L’exposition « Monaco et les Napoléon(s). Destins croisés », présentée au Grimaldi Forum jusqu’au 31 août 2025, révèle des liens méconnus entre la dynastie Bonaparte et les Princes de Monaco à travers près de 200 œuvres exceptionnelles. Parmi cette collection remarquable, certains objets sortent de l’ordinaire et témoignent de l’art de vivre raffiné de l’époque impériale.

Buste de l’impératrice Eugénie réalisé par Charles Adrien Prosper d’Épinay

Après la mort de Napoléon III en 1873 et la perte tragique de son fils en 1879, Eugénie, exilée en Angleterre, s’installe à Farnborough Hill dans le Hampshire. Habituée du Cap-Martin, sur la Côte d’Azur, elle s’y fait construire, à partir de 1892, la villa Cyrnos. Digne malgré le deuil, entourée de souvenirs et d’amis fidèles, parmi lesquels le Prince Albert Ier de Monaco, elle mène une vie discrète, entre voyages et recueillement.

 buste de l'impératrice Eugénie réalisé par Charles Adrien Prosper d'Épinay
Le buste de l’impératrice Eugénie prêté par le château de Compiègne © château de Compiègne

Elle accueille des intellectuels et des grand aristocrates européens, tout en soutenant des œuvres caritatives. Continuant à manifester une grande curiosité politique et savante, elle s’éteint en 1920, à quatre- vingt-quatorze ans, après avoir vu la chute desempires européens et la fin d’un monde dont elle avait été actrice. Quelques mois auparavant, elle apparaissait encore au prince Albert de Monaco « offrir au monde une capacité intellectuelle et une conservation physiologique absolument extraordinaires ».

Dessin d’Henri Baron représentant la Fête officielle au palais des Tuileries pendant l’Exposition universelle de 1867

Les fêtes impériales de Napoléon III éblouissent par leur faste et leur élégance. Aux Tuileries, à Fontainebleau ou à Compiègne, l’empereur et son épouse l’impératrice Eugénie invitent des artistes, des diplomates et autres représentants de l’élite, à des bals somptueux, des dîners raffinés et des spectacles féériques.

dessin d'Henri Baron
La Fête officielle au palais des Tuileries prêté par le château de Compiègne © château de Compiègne

Orchestres, feux d’artifice et illuminations émerveillent les invités, tandis que l’étiquette allie grandeur et convivialité. Ces festivités, vitrines du régime, affirment le prestige impérial et séduisent l’aristocratie européenne.

Serre-papiers de l’Impératrice Joséphine Martin-Guillaume Biennais

Bois sculpté, ébène, bronze doré

Serre-papiers de l’Impératrice Joséphine Martin-Guillaume Biennais
1810
Bois sculpté, ébène, bronze doré,
58 x 52.5 x 45.5
Fondation Napoléon
© Fondation Napoléon / Patrice Maurin Berthier

Créé en 1810 par Martin-Guillaume Biennais, l’orfèvre favori de Napoléon, ce serre-papiers en bois sculpté, ébène et bronze doré appartenait à l’impératrice Joséphine. Au-delà de sa fonction pratique, cet objet révèle l’attention portée aux moindres détails dans l’aménagement de Malmaison. Comme le souligne l’exposition, Joséphine était une « impératrice de goût » qui collectionnait les objets d’art et renouvelait entièrement sa garde-robe chaque année. Ce serre-papiers est prêté par la Fondation Napoléon.

Diffuseur à parfum en forme de pistolet dans son étui de voyage d’origine

Vers 1805, un artisan génial crée l’un des objets les plus surprenants de l’époque napoléonienne : un diffuseur à parfum en forme de pistolet, réalisé en or, perles et laiton. Cet objet, conservé dans son étui de voyage d’origine, illustre parfaitement l’art de vivre raffiné du Premier Empire, où même les accessoires de beauté adoptaient des formes militaires.

© Musée Collection des Arts – David et Mikhail Iakobachvili

Coffret de voyage offert par Napoléon Ier à Stéphanie de Beauharnais pour son mariage avec le Prince de Bade Martin Guillaume Biennais

Argent doré, bronze doré, cuivre, porcelaine, cristal taillé, écaille, ivoire, acajou

Coffret de voyage offert par Napoléon Ier à Stéphanie de Beauharnais pour son mariage avec le prince de Bade
Martin Guillaume Biennais
Argent doré, bronze doré, cuivre, porcelaine, cristal taillé, écaille, ivoire, acajou
18.5 x 57 x 40
Coll. Palais princier de Monaco
© Cl. Geoffroy Moufflet – A.P.M.

Ce somptueux coffret de voyage en argent doré, bronze doré, cuivre, porcelaine, cristal taillé, écaille, ivoire et acajou fut offert par Napoléon Ier à Stéphanie de Beauharnais pour son mariage avec le Prince de Bade en 1806. Plus qu’un simple cadeau de noces, il symbolise la politique matrimoniale de l’Empereur. Stéphanie, cousine de Joséphine adoptée par Napoléon, devint ainsi un instrument diplomatique permettant d’étendre l’influence française en Allemagne. Le lien avec Monaco ? Sa petite-fille épousera le Prince Albert Ier de Monaco en 1869, avec l’impératrice Eugénie comme marieuse !

Bien d’autres trésors attendent les visiteurs dans cette exposition comme l’écritoire de campagne du Maréchal Lannes offerte par Napoléon Ier, la somptueuse parure aux camées de malachite de Nitot & Fils, l’uniforme princier d’Honoré V avec ses décorations, ou encore le service d’argenterie Odiot aux armes Grimaldi et Mérode.

© Monaco Tribune
  • L’exposition « Monaco et les Napoléon(s). Destins croisés » est à découvrir jusqu’au 31 août au Grimaldi Forum.
  • Ouvert tous les jours de 10 heures à 20 heures (nocturnes jeudis jusqu’à 22 heures)
  • Plus d’informations : exposition-monaco-napoleon.com