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AS Monaco : La saison 2022-2023 en 10 questions

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L’AS Monaco lance officiellement sa saison cette semaine, avec la réception du PSV Eindhoven au 3e tour préliminaire de la Ligue des champions (mardi 20h) et un déplacement à Strasbourg (samedi 17h) pour le compte de la première journée de Ligue 1. L’occasion de faire le point sur les grands enjeux d’une saison 2022-2023 qui s’annonce palpitante.

1. Philippe Clement va-t-il s’imposer comme l’homme fort de l’AS Monaco ?

Il n’est jamais simple de remplacer un entraîneur en cours de saison. Philippe Clement en a fait les frais en débarquant sur le Rocher en janvier dernier. Mais après un petit temps d’adaptation, l’entraîneur belge arrivé en provenance du Club Bruges KV a mis tout le monde d’accord, faisant rapidement taire les critiques.

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Dans son sillage, l’AS Monaco a terminé la saison en trombe, à l’image de la saison 2020-2021, en alignant dix succès consécutifs et en permettant à l’ASM de terminer une deuxième fois d’affilée sur le podium.

©AS Monaco

Si les Monégasques ont raté de peu une qualification directe pour la phase de groupes de la Ligue des champions, Philippe Clement a réussi son pari : celui de redresser une équipe loin des places européennes début janvier et finalement troisième à l’arrivée.

Confirmé dans ses fonctions par la direction, l’ancien milieu de terrain fait face à un nouveau défi : celui de l’année de la confirmation. Avec une préparation complète et des recrues signées ou ciblées en concertation avec Paul Mitchell, Philippe Clement a les cartes en mains pour sa première « vraie » saison sur le banc de l’AS Monaco.

2. Monaco peut-il titiller le Paris Saint-Germain pour le titre ?

Au même titre que l’Olympique Lyonnais, renforcé à l’intersaison et qui ne disputera pas de Coupe d’Europe, et dans une moindre mesure le Stade Rennais et l’Olympique de Marseille, l’AS Monaco semble l’équipe la mieux armée pour terminer sur le podium. Et pourquoi pas même disputer le titre au PSG jusqu’au bout ?

Seule équipe sacrée championne de France (2017) depuis dix ans avec le LOSC (2021) en dehors du Paris Saint-Germain, Monaco possède l’effectif le plus fourni (en attendant les derniers ajustements lors du mercato) pour titiller le club de la capitale.

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Mais avec au moins une Ligue Europa à disputer et au mieux une Ligue des champions, l’ASM s’apprête à disputer une nouvelle saison à rallonge, avec près d’une soixantaine de rencontres au total, en fonction des parcours en Coupe de France et sur la scène européenne.

Dans une saison spéciale, coupée en deux par une longue trêve à cause de la Coupe du monde en fin d’année (21 novembre-18 décembre), les objectifs de nombreux clubs dépendront de leur faculté à bien gérer cette coupure qui nécessitera une deuxième préparation.

Mais avec un effectif encore plus fourni que la saison dernière, qui devrait encore l’être un peu plus avec deux ou trois renforts supplémentaires et qui n’a jamais semblé aussi fort depuis l’année du titre de champion de France, Monaco peut légitimement nourrir de grandes ambitions cette saison. Le rêve est permis.

3. L’ASM finira-t-elle meilleure attaque du championnat ?

Paul Mitchell l’a dit durant la conférence de presse de présentation des trois premières recrues monégasques : il veut une équipe avec « un jeu dynamique, autour d’une véritable armada offensive. »

Avec 65 buts inscrits en Ligue 1 la saison dernière, l’AS Monaco a terminé à la quatrième place des meilleures attaques du championnat, derrière le Paris Saint-Germain (90), le Stade Rennais (82) et l’Olympique Lyonnais (66).


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Comme le nombre de fois où le duo Ben Yedder-Volland s’est montré décisif l’an dernier (25 buts et 5 passés décisives pour Wissam Ben Yedder, 9 buts et 9 passes décisives pour Kevin Volland).


Mais avec les arrivées de Breel Embolo et de Takumi Minamino, en plus du retour de blessure de Krépin Diatta (voir ci-dessous), qui constitue aux yeux de Philippe Clement une recrue à part entière, les Monégasques ont les armes pour marquer beaucoup de buts. Surtout que les cadres sont tous restés, Wissam Ben Yedder le premier, qui sort d’une saison de tous les records (voir ci-dessous).

S’il sera difficile de faire mieux que le Paris Saint-Germain de Kylian Mbappé, Monaco peut largement terminer ce cru 2022-2023 avec la deuxième meilleure attaque du championnat. C’est en tout cas le souhait du duo Mitchell-Clement, déterminé à voir une équipe conquérante et offensive sur le terrain, à l’image du Stade Rennais l’an dernier.

4. Vanderson va-t-il définitivement se révéler aux yeux de l’Europe ?

Il est le symbole de ce Monaco qui s’est relevé en janvier. Arrivé durant le mercato hivernal en provenance de Grêmio pour 11 millions d’euros, Vanderson (21 ans) n’a pas mis longtemps pour mettre tout le monde d’accord.

Dans un rôle d’ailier, de piston ou au poste de latéral, le Brésilien s’est baladé sur le flanc droit de l’équipe. Rapidement intégré, Vanderson est déjà, six mois à peine après son arrivée, le pendant de Caio Henrique sur le côté droit.

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Un nouveau statut que le jeune talent devra confirmer cette saison, alors que l’AS Monaco a recruté deux éléments offensifs et qui devrait le conduire à écumer d’avantage un poste de latéral/piston droit plutôt qu’un poste d’ailier.

Une donnée qui ne serait pas pour déplaire au Brésilien, dont les qualités sont incontestablement celle d’un piston. Avec Vanderson, l’AS Monaco tient là une nouvelle pépite, qui pourrait définitivement briller aux yeux de l’Europe entière cette saison.

5. Akliouche, Lemaréchal, Magassa… un jeune de l’Academy va-t-il exploser cette saison ?

Ils ont pointé le bout de leur nez en fin de saison dernière ou pendant l’intersaison. Ils sont jeunes et ont un point commun : ils sont formés à l’AS Monaco. Aperçu en Ligue 1 en fin de saison dernière (7 matchs), Maghnes Akliouche (19 ans) pourrait voir son temps de jeu encore augmenter cette saison.

Grand espoir du club, le milieu offensif a montré toute l’étendue de son talent au cours de ses entrées en jeu. Dans son sillage, Félix Lemarechal (17 ans) a lui aussi goûté à la Ligue 1 la saison dernière. Milieu de terrain aux qualités évidentes, le relayeur a un coup à jouer cette saison, dans un secteur de jeu orphelin d’Aurélien Tchouaméni.

©AS Monaco

Apparus lors de l’intersaison, Soungoutou Magassa (18 ans), Yllan Okou (19 ans), Mohamed Bamba (19 ans), Enzo Couto (20 ans) ou encore Malamine Efekele (17 ans) ont marqué des points aux yeux du staff, qui pourrait s’appuyer sur eux cette saison.

Si certains devraient entrer dans la rotation dès cette saison et même bousculer la hiérarchie en place – Akliouche et Lemarechal en tête – d’autres pourraient encore patienter un peu ou partir en prêt pour s’aguerrir. Avant de marcher un jour dans les pas de Benoît Badiashile ?

6. L’AS Monaco réussira-t-elle à se qualifier pour la Ligue des champions ?

La mission s’annonce une nouvelle fois périlleuse. Pour espérer rallier la phase de groupes de la Ligue des champions, les Monégasques sont obligés de passer par deux tours de barrage, comme la saison dernière.

Et cette année encore, les adversaires qui se dressent sur la route de l’ASM sont coriaces. Si le club du Rocher venait à passer l’obstacle PSV Eindhoven, les hommes de Philippe Clement retrouveraient le vainqueur de Glasgow Rangers/Union Saint-Gilloise.

Pas une mince affaire, mais un tirage qui aurait pu être pire avec le Benfica par exemple. Mais comme l’a confié Axel Disasi en conférence de presse à la veille du premier match face au PSV, le groupe « veut s’appuyer sur l’expérience de la saison dernière pour se racheter et évoluer dans la plus belle des compétitions européennes.»

Après l’échec de la saison dernière face au Chakhtior Donetsk, l’objectifs fixé par le club est clair : une qualification en Ligue des champions. Si les Monégasques n’y parviennent pas, la mission de Philippe Clement sera de rapidement remobiliser son groupe, pour éviter de reproduire le mauvais départ de l’année dernière.

7. Krépin Diatta peut-il profiter de la présence de Philippe Clement pour confirmer les espoirs placés en lui ?

Depuis son arrivée au club en janvier 2021 en provenance du Club Bruges KV, Krépin Diatta n’est jamais parvenu à montrer toute l’étendue de son talent. Entre une adaptation compliquée sur le terrain lors de ses six premiers mois et une grosse blessure au ligament antérieur du genou gauche au cours de sa deuxième saison, l’international sénégalais aborde cette nouvelle saison gonflé à bloc.

Revanchard, Krépin Diatta s’affirme comme la troisième « recrue » offensive de l’intersaison. Profil apprécié par Philippe Clement, le Sénégalais retrouve un coach qu’il a côtoyé en Belgique et avec qui il a réalisé ses meilleures saisons.

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Avec un entraîneur qui le connaît parfaitement, qui croit en lui et qui lui accorde une confiance aveugle, Krépin Diatta a l’opportunité d’évoluer dans un climat apaisé.

Si ce début de saison devrait lui permettre de retrouver le rythme de la compétition avec des entrées en fin de match, il se pourrait bien que le natif de Dakar monte en puissance et qu’il occupe une place de titulaire, ou pas loin, à l’automne. À condition de retrouver le niveau qui faisait de lui l’un des leaders du Bruges de Philippe Clement lors de la saison 2019-2020 (30 matchs, 7 buts) et la suivante (24 matchs, 10 buts).

8. Alexander Nübel va-t-il (enfin) montrer son vrai visage ?

Il a connu des hauts, mais aussi des bas. Notamment en début de saison. Pour sa première année sur le Rocher, le gardien allemand prêté par le Bayern Munich et considéré comme le successeur de Manuel Neuer a alterné le bon et le moins bon.

Après un début de saison compliqué, l’ancien portier de Schalke 04 a redressé la barre lors de la deuxième partie de saison, en compilant notamment quatre clean sheet en janvier, pour un total de onze en fin de saison.


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Comme le nombre de clean sheet réalisés par Alexander Nübel la saison dernière en Ligue 1.


De nouveau prêté par le Bayern Munich cette saison, Alexander Nübel sait qu’il s’agit pour lui d’une année charnière, avant de retrouver le géant allemand la saison prochaine.

Numéro un incontestable dans l’esprit de Philippe Clement, le natif de Paderborn pourrait retrouver la Ligue des champions, une compétition qu’il a déjà découvert avec Schalke (2 matchs) puis le Bayern Munich (2 matchs). Briller sur la scène nationale et continentale, voilà l’objectif d’Alexander Nübel pour sa deuxième année sur le Rocher. Avec en point de mire, un retour en fanfare en bavière.

9. Wissam Ben Yedder fera-t-il encore mieux que la saison dernière ?

Il a fait tomber tous les records. Élu MVP de la saison 2021-2022 par les supporters de l’AS Monaco, Wissam Ben Yedder a vécu une saison époustouflante.

Avec 25 buts inscrits en Ligue 1, l’international français a tout simplement réalisé sa meilleure performance sur un seul et même exercice en championnat, juste devant celui de 2020-2021 (20 réalisations).

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Avec un ratio but/minutes (101) en Ligue 1 le plus elevé (25 réalisations en 2520 minutes de jeu) Ben Yedder a été l’attaquant le plus efficace du championnat, devant Moussa Dembélé (105) et Kylian Mbappé (108).

Des statistiques affolantes, qui seront difficiles à égaler, voir à dépasser. Mais avec les arrivées de Takumi Minamino et Breel Embolo, en plus de la complicité qu’il nourrit avec Kevin Volland, l’ancien buteur du Séville FC sera une nouvelle fois mis dans les meilleures dispositions pour marquer. Une chôse est sûre, la réussite de l’AS Monaco dépendra encore une fois en grande partie de son efficacité devant la cage.

10. Eliot Matazo fera-t-il oublier Aurélien Tchouaméni ?

Au cours de la conférence de presse précédent le match entre l’AS Monaco et le PSV Eindhoven, Philippe Clement s’est montré clair : « Nous souhaitons un transfert à ce poste.»

Si pour l’instant, personne n’est encore arrivé pour remplacer Aurélien Tchouaméni au poste de milieu défensif, Paul Mitchell travaille ardemment à la venue d’un joueur pour compenser le départ de l’international français.

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En attendant cette recrue tant désirée, qui pourrait être Boubakary Soumaré, piste la plus souvent citée, c’est bien Eliot Matazo qui devrait endosser ce rôle. Couvé depuis son arrivée au club par la paireTchouaméni-Fofana, qu’il considère comme ses « grands frères », le milieu de terrain belge a conscience que son heure a sonné.

Après deux saisons où il s’est contenté d’un rôle de doublure derrière l’incontournable duo, Eliot Matazo a une carte à jouer dès cette saison dans l’entrejeu, aux côtés de Youssouf Fofana. Si l’impact d’Aurélien Tchouaméni était tel qu’il sera difficile voir impossible de le remplacer, l’ancien joueur d’Anderlecht aura, avec la recrue tant attendue, une carte à jouer pour s’offrir, peut-être, un destin à la Tchouaméni.