Cyril Piazza : « Un véritable réseau s’est créé entre les collectivités unies par l’histoire commune des Grimaldi »
 
                        À l’occasion du 10e anniversaire de l’association des Sites historiques Grimaldi de Monaco, nous avons rencontré Cyril Piazza, le président de l’association française et maire de Peille.
Monaco Tribune : Depuis votre élection à la tête de l’association française en 2022, le réseau des Sites historiques Grimaldi a connu un développement important. Comment expliquez-vous cet engouement ?
Cyril Piazza : L’engouement est directement lié à la personnalité du Prince Albert II, à son rayonnement et à l’humanité qu’il dégage. Lorsque les habitants de communes rurales viennent rencontrer un chef d’État, et que celui-ci se montre simple, humble et profondément humain, c’est une rencontre marquante. Le réseau s’est véritablement développé grâce à la personnalité et l’engagement du Souverain. En 2022, au moment de ma prise de fonction, il y avait 70 collectivités publiques françaises, nous en sommes aujourd’hui à 85.
Vous évoquiez avec nous en 2022 la nécessité de faire vivre les sites au-delà de la plaque inaugurale. Comment vous y prenez-vous ?
Un véritable réseau s’est créé autour du prince de Monaco et entre les collectivités unies par l’histoire commune des Grimaldi. Concrètement, ce sont des échanges, du développement touristique, de la promotion mutuelle. Il y a, par exemple, dans la Manche, des marchés dédiés aux productions des Sites historiques Grimaldi. Des communes s’associent pour les Journées du patrimoine pour rendre hommage et célébrer ces liens historiques.
J’effectue quasiment tous les déplacements dans les communes en même temps que le Souverain. Je suis moi-même maire d’une commune rurale et président d’une intercommunalité de 21 000 habitants. Je connais bien les problématiques des élus locaux. Ma présence permet de rassurer les maires. Ils ont un réel attachement au réseau, ils veulent bien faire et se mettent beaucoup de pression.
Le 13 octobre dernier, le Prince Albert II a réuni de nombreux élus, et votre homologue italien de la ville de Dolceacqua, à l’occasion du 10e anniversaire de l’association. Quel souvenir en gardez-vous ?
C’était un événement mémorable. Nous nous sommes d’abord retrouvés pour une soirée conviviale au Yacht Club. Le lendemain, nous avons passé la journée complète ensemble, à visiter le centre de performance de l’AS Monaco, le trophée d’Auguste, puis nous sommes allés à Dolceacqua. C’était une vraie journée de convivialité où toutes les communes ont pu participer, faire vivre ces liens, discuter de leurs problématiques et partager leur sensibilité.
Justement, quelles sont les problématiques que peuvent avoir ces communes, certaines très petites, d’autres plus grandes ?
La majorité sont des communes de taille moyenne ou peu peuplées. Pour elles, ce réseau est un véritable moteur. C’est important pour une grande commune, mais c’est vital pour une petite. À Guiscard, dans l’Oise, la place était noire de monde ! Au moins cinq ou six cents personnes sont venues voir le Souverain. Dans ces communes rurales où les moyens sont limités, où on se sent parfois oublié par l’État, ce réseau leur donne un coup de projecteur. Il leur permet d’exister, de rayonner et de s’inscrire dans une grande histoire. Chaque commune qui rejoint le réseau reçoit une petite statue de François Grimaldi, dit Malizia, le premier Grimaldi qui a conquis Monaco. C’est un symbole fort de cette appartenance à la famille.

Au-delà du patrimoine historique, l’environnement est-il aussi un sujet de discussion, sachant l’engagement du Prince Albert II sur ces questions ?
À chaque prise de parole, nous évoquons cet engagement qui fait partie intégrante de la vie des communes. Quand on est maire, on cherche à préserver son territoire et la protection passe d’abord par l’environnement. Maîtriser les risques, protéger nos ressources naturelles, c’est vraiment fondamental.
Le sport est une autre facette du rayonnement monégasque bien représenté, notamment par les supporters de l’AS Monaco que l’on rencontre partout en France. Systématiquement, à chaque voyage, les personnes viennent faire dédicacer des livres sur l’histoire de l’AS Monaco, des casquettes, des maillots, etc.

Y a-t-il des échanges concrets entre les communes membres, notamment de transmission auprès des jeunes générations ?
Absolument ! Des échanges scolaires se sont mis en place. Le territoire de Belfort a, par exemple, organisé un échange avec Monaco l’année dernière, et les enfants sont venus en Principauté. Mon rôle de président est d’être le pivot de ces initiatives. À Guiscard, c’est d’ailleurs le plus jeune conseiller municipal qui avait proposé l’adhésion à l’association. Il y a de jeunes passionnés d’histoire qui s’intéressent à notre patrimoine. Les histoires de princes et princesses font rêver, et il est important que notre société continue de rêver.
Le développement numérique fait-il aussi partie de vos projets pour toucher ces jeunes générations ?
Nous avons un important projet de développement numérique en cours. L’idée est de créer une plateforme qui recense l’intégralité de notre patrimoine historique, avec une cartographie interactive des sites. Nous travaillons aussi sur des visites virtuelles et des contenus pédagogiques pour les écoles. Le numérique nous permet de toucher un public plus large, notamment les jeunes, et de faire vivre cette histoire de manière moderne. Nous envisageons même une application mobile pour des parcours touristiques connectés entre les différents sites Grimaldi.








